«Dire beaucoup de choses en peu de mots. C’est aussi dire de belles paroles, agréables à l’oreille mais également qui parlent à l’esprit.» Ceci est la conception qu’a Amadou Bamba Ndiaye de la poésie. Ce dernier a donné cette définition en marge de la cérémonie de présentation et de dédicaces de son premier recueil poétique intitu­lé Baie Ta­li­bée. Une œuvre dont le titre a suscité pas mal d’interrogations du fait de sa composition hermétique et symbolique. Mais pour l’auteur Bamba Ndiaye, comme d’aucuns l’appellent, Baie renvoie aux eaux calmes et sereines de l’océan qu’il attribue à Serigne Touba, le fondateur du mouridisme. S’agissant du mot Talibée, l’ancien député à l’Assemblée nationale laisse entendre qu’il s’agit du terme talibé qui signifie disciple et qui est très fréquent chez les mourides. Et à travers le titre de l’œuvre même, dit-il, «j’ai essayé de traduire en mots ce que je ressens en pensant à Serigne Touba». Par conséquent, M. Ndiaye s’est quelque part inspiré des écrits de Serigne Moussa Ka et Serigne Mbaye Diakhaté qui sont des disciples de Serigne Touba et des figures emblématiques de la poésie sénégalaise en langue Wolof. Inspiration qui l’a amené à introduire dans son recueil poétique d’environ 70 pages, des poèmes en wolof. Mais également, hormis le français et le wolof, le recueil de Bamba Ndiaye contient un poème en anglais. Ce dernier, selon l’auteur de Baie Talibée, est dédié au Capitaine Mbaye Diagne, un héros, un soldat sénégalais qui a reçu la médaille du courage de l’Organisation des Nations unies (Onu) pour ses actes de bravoure pendant le génocide rwandais. «Je ne le connaissais pas. C’est une jeune américaine qui m’a interpellé lors d’un séminaire en me demandant si je connaissais Mbaye Diagne. J’étais président de la commission de la défense de l’Assemblée nationale et je ne connaissais pas ce héros. C’était une honte pour moi. Et c’est ce qui m’a poussé à lui dédier un poème en anglais car ce sont des anglophones qui parlaient de lui», explique M. Ndiaye.
Stagiaire