Le ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a mis le focus hier sur sa vision, ses ambitions et les projets culturels qui sont en cours. Il présidait la cérémonie de présentation de vœux des agents de son département.

Après quelques mois à la tête du ministère de la Culture, Abdou Latif Coulibaly a jugé nécessaire hier de revenir sur la vision qu’il a de sa mission. Il s’agit essentiellement, pour lui, d’identifier, de répertorier, d’évaluer, de diffuser et de sauvegarder le patrimoine culturel du Sénégal en vue de consolider «notre identité qui est le fondement de notre existence en tant que communauté et Nation». Il s’agit également de promouvoir la production de biens et des produits culturels nationaux, de les diffuser afin qu’ils permettent que la culture soit un vecteur de développement économique. «Il faut également promouvoir l’animation et l’action culturelle, mais il faut aussi partir de là où l’on doit partir, des régions, des communautés, des terroirs pour construire cette culture. C’est ainsi que le Président Sall a construit les centres régions», lance M. Coulibaly.
Par ailleurs, revenant sur les projets de son ministère, le successeur de Mbagnick Ndiaye a informé qu’ils ont décidé d’apporter des changements majeurs dans la manière de concevoir les projets culturels à financer, et dans celle d’organiser le financement desdits projets. «Je demande le soutien de tous les acteurs culturels. Nous le faisons pour rendre beaucoup plus rationnelle et plus visible l’action de l’Etat dans ce domaine-là», explique l’ex-ministre chargé de la Bonne gouvernance.
C’est l’une des raisons pour les lesquelles, d’après lui, ils ont décidé de faire en sorte que les subventions que l’Etat du Sénégal octroie soient attribuées de façon plus transparente et cohérente. «Cela ne veut pas dire que ça n’a pas été le cas dans le passé. Les sociétés dans lesquelles nous vivons aujourd’hui exigent de la transparence de la part des autorités publiques. Nous sommes obligés de procéder à la reddition des comptes», précise M. Coulibaly. Qui va d’ailleurs ajouter : «C’est ainsi que nous considérons que les 5 milliards qui sont mis dans le budget pour les acteurs culturels doivent être attribués de façon transparente.» Et pour ce faire, il faudrait, à son avis, qu’il y ait des procédures encore plus performantes pour qu’ils puissent attribuer ces fonds dans des conditions normales. Des procédures sur lesquelles tout le monde sera au même niveau d’information. «Il y a aujourd’hui un fonds qui obéit aux mêmes critères que je viens de définir, c’est le Fonds des cultures urbaines. Nous avons procédé à une évaluation à mi-parcours pour enfin faire une évaluation sommaire des projets qui ont été financés sur un fonds de 300 millions Cfa», rappelle-t-il. Cela, avant de soutenir qu’il est même possible que le président de la République autorise une augmentation de ces fonds. «On augmentera davantage à condition que ces fonds impactent positivement le développement des projets culturels», précise l’ancien journaliste d’investigation.
Il faudra noter en outre qu’une réflexion est en train d’être faite sur les possibilités de réorienter un certain nombre de dispositifs actuels. Ici, on peut citer le Fonds d’assistance à l’édition, celui concernant le cinéma, entre autres. Aussi, d’autres actions sont en train d’être menées, toujours dans le cadre du ministère en question. «Nous sommes en train de travailler sur le projet de nouvelle lettre de politique sectorielle. Nous allons la finaliser bientôt, mais nous n’allons pas la faire adopter par l’autorité suprême», dixit M. Coulibaly.
Non sans ajouter qu’il faudrait un tour de table conséquent de l’ensemble des acteurs. On cite également la loi sur l’artiste au Sénégal et la nécessité d’une réflexion sur l’animation culturelle à Dakar et dans les régions. «Nous devons avoir à Dakar un grand festival de musique et nous y travaillons. Il faut qu’on ait également un festival de cinéma, comme les Recidak. Il faut les reprendre», a souhaité Abdou Latif Coulibaly, en marge de la cérémonie de présentation de vœux au personnel de son département.
Un moment qui a été saisi par le ministre pour décorer des agents en retraite et ceux en activité dans l’Ordre national du lion et celui du mérite. L’évènement s’est tenu au Monument de la Renaissance.
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