Me Madické Niang quitte la présidence du groupe Liberté et démocratie pour mettre Wade et le Pds «à l’aise». Cependant, la création d’un nouveau groupe dépend, selon lui, de «l’évolution de la situation». Dans son communiqué, il a aussi répondu aux accusations de Wade qui voit des «pressions irrépressibles» de Macky Sall derrière sa candidature.

Jusqu’ici il ne s’était pas exprimé publiquement sur la dernière sortie de Abdoulaye Wade qui veut lui retirer la présidence du groupe parlementaire Liberté et démocratie. Me Madické Niang précise d’abord, dans un communiqué, que sa candidature à la Présidentielle est une «candidature alternative et non de substitution» à celle de Karim Wade. Décidé à rester député, il n’entend pas, en revanche, attendre d’être démis de ses fonctions de président du groupe.

«Concernant mes responsabilités à l’Assemblée nationale, je dis d’ores et déjà, sans ambages, que jamais je n’engagerai un bras de fer avec le Président Wade sur quoi que ce soit. Ainsi, avant que le parti ne se saisisse de la question, j’ai décidé, pour le mettre à l’aise, de remettre en jeu immédiatement mes fonctions de président du groupe parlementaire car mon honneur ne me permet pas de m’accrocher à des responsabilités que le Président Wade m’a confiées», a-t-il dit.

«Un groupe parlementaire ?Tout dépend de l’évolution de la situation»

Alors, Madické Niang tenterat-il de créer son groupe vendredi prochain lors du renouvellement du Bureau de l’Assemblée ? Ou sera-t-il un non-inscrit ? L’intéressé, joint par téléphone, n’a pas voulu s’épancher sur la question. «Je ne sais pas encore. Tout dépend de l’évolution de la
situation», sert-il laconique. En tout état de cause, il rejette les accusations du Secrétaire général du Pds qui estime que sa candidature est «téléguidée» par Macky Sall. «Contrairement aux accusations qui sont portées contre moi, j’ai voulu redonner espoir à tous les militants désemparés face à l’éventualité d’une élection présidentielle sans un candidat du Pds. Combien de membres de l’opposition radicale se sont ouverts à moi sur l’absence éventuelle d’un candidat du Ps en 2019, estimant qu’elle permettrait à Macky Sall de gagner facilement ?», informe-t-il. Avant d’inviter «tous ceux qui, dans le Parti comme en dehors, sont convaincus de la nécessité d’une candidature alternative, à (le) rejoindre pour mener ce combat.»

«Le véritable suicide politique serait que le Pds n’ait pas de candidat»

A Wade qui affirme que «les pressions de Macky Sall sur Madické Niang sont irrépressibles», il répond : «Si Macky Sall pouvait faire pression sur moi, je ne serais pas resté avec le Président Wade alors que beaucoup de ses proches l’avaient quitté, je n’aurais jamais pu défendre Karim Wade avec autant de détermination et d’opiniâtreté durant ces six dernières années, je n’aurais pas pu me mettre en face de lui pour faire gagner largement le Pds à Touba, je n’aurais pas pu exercer à l’Assemblée nationale avec tant d’engagement, mes fonctions de Président du groupe parlementaire.» Cependant, ajoute Me Niang, «la seule pression forte que j’ai subie depuis deux ans vient de mes frères de parti mais aussi de Sénégalais de tous bords, pour me pousser à poser la question de la candidature alternative alors que j’avais, par amitié, volontairement tu toute ambition pendant toutes ces années». Concernant les accusations de «collusion» avec l’actuel chef de l’Etat, le député «défie quiconque de pouvoir en apporter le moindre indice, encore moins la plus petite preuve.» En revanche, rétorque-t-il à Me Wade, «le véritable sui cide politique serait, pour le Pds,
de ne pas avoir de candidat à l’élection présidentielle de 2019». hamath@lequotidien.sn