Le mouvement Y’en a marre recommande au chef de l’Etat de démissionner de la tête de l’Apr, d’engager des réformes institutionnelles, d’entamer un audit transparent et crédible du fichier électoral, mais aussi d’apaiser le climat d’incertitude qui prévaut dans le pays.

Macky Sall réélu, le mouvement Y’en a marre livre ses attentes. En conférence de presse hier, Fadel Barro et Cie ont invité le président de la République à «démissionner de la tête de son parti l’Apr, à engager des réformes institutionnelles consolidantes, consacrant entre autres l’indépendance de la justice». Ils lui demandent également «d’entamer un audit transparent et crédible du fichier électoral et de créer un consensus fort sur les modalités du parrainage électoral». Par ailleurs, si les militants de l’opposition arrêtés au lendemain du scrutin du 24 février ont été libérés hier, Y’en a marre a tout de même dénoncé «une logique de répression et de traque contre toute voix discordante». «La police des idées ne saurait en aucun cas prospérer au Sénégal», avertit le coordonnateur du mouvement qui exhorte le chef de l’Etat «à se consacrer à panser ces plaies» et à commencer à respecter ses engagements pris depuis 2012, au lieu «d’exacerber les clivages religieux, ethniques et régionalistes dans ce pays». Le mouvement activiste d’ajouter : «Si on commence à confiner les citoyens selon leur appartenance ethnique et religieuse ou confrérique, où va-t-on ? C’est très inquiétant et c’est de la responsabilité de Macky Sall avec l’attitude du neddo ko bandoum que nous avons critiquée tout le long du processus électoral, mais aussi de toute l’élite politique.» Déjà avec le parrainage sur les sept régions, Y’en a marre rappelle avoir alerté pour exiger sur les quatorze régions qu’on ne sache pas qui a plus de membres dans telle ou telle région.
Le mouvement reproche aussi à la Cena de ne pas s’impliquer et assumer ses responsabilités, no­tam­­ment «représenter les partis politiques là où ils ne peuvent pas être». La décision des quatre candidats de l’opposition de ne pas introduire de recours devant le Conseil constitutionnel pour con­tester les résultats est «compréhensible», selon Kilifeu. «L’op­position a toujours fait des recours depuis 2012 sans jamais obtenir gain de cause. Elle a perdu toute confiance aux institutions qui favorisent les plus forts», a-t-il rappelé.
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