Chez les «Unitaires», membres du parti Sud (Sénégalais unis pour le développement), auxquels je me prévaux d’appartenir, parti centriste, humaniste et panafricaniste, nous avons accueilli, comme beaucoup, l’élection  de «Mister George» com­me un motif d’espoir  et de foi en la capacité de résilience de l’Afrique. En sa force de promotion du mérite. Et enfin, comme une motivation d’espérance en la prévalence de l’ascenseur républicain. Y compris pour ceux qui ont emprunté des chemins de traverse.
A 51 ans, à la force du poignet et de la foi en soi, comme sur les terrains de foot où il transperçait tout seul les défenses les plus hermétiques pour faire trembler les filets, réussissant à se faire élire premier non-Européen et seul Africain ballon d’or européen à ce jour, George Weah sera donc parvenu à remporter la majorité des suffrages populaires pour devenir le premier Président d’une alternance historique au Liberia, pays à l’histoire riche en martyres.
Mister George payait de sa poche les voyages en avion de ses coéquipiers de l’Equipe nationale du Liberia pour participer aux qualifications des compéti­tions panafricaines quand il était footballeur, l’Etat étant défail­lant.
Du temps ou il était avant-centre au Paris Saint-Germain, bien à rebours des «zlataneries» de son lointain successeur Ibrahi­movic, Weah payait les factures d’eau, d’électricité, les salaires des fonctionnaires et achetait le matériel informatique de l’ambassade parisienne du Liberia, Etat alors virtuellement failli. Seulement parce que ce patriote voulait voir le drapeau de son pays continuer à flotter dans la capitale française.
Georges Tawlon Manneh Oppong Ousmane Weah,  le petit garçon des quartiers pauvres de Monrovia, aura fait trois tentatives pour la Présidentielle. La première fois, il s’était incliné devant une indomptable Ellen Johnson Sirleaf, auréolée de son expertise de professionnelle du système onusien et adoubée du statut de mère putative d’une Nation blessée par la guerre civile. Pour la deuxième, le déjà sénateur Weah ne s’était pas qualifié aux primaires de son parti et s’était démocratiquement incliné pour passer son tour. Le troisième essai aura été le bon. Entre-temps, le footeux aura suivi des cours dans une université américaine pour pallier son déficit d’études. La sortante Sirleaf, à l’unisson du pouls du Peuple libérien libéré, se sera affichée publiquement avec lui durant la campagne du second tour, lui apportant son soutien plutôt qu’à son propre vice-président sortant.

Résilience, leadership, foi en soi et aux autres. 
Après la proche Gambie qui a vu l’élection à la présidence de la République en décembre 2016 de Adama Barrow, ex-agent de sécurité et supporter mordu d’Arsenal Fc,  un père Noël basané sera à nouveau passé avec sa hotte, depuis les terrains gazonnés, dans un pays anglophone d’Afrique cette année. Avec une vraie ex-gloire du football cette fois.
Puissent les pays africains francophones que nous sommes s’inspirer de ces choix pragmatiques de leaders ayant un track-record en dehors du système politicien !
Comme l’a si bien dit monseigneur Desmond Tutu, évêque émérite de Cape Town : «Lorsque vous êtes au milieu d’une foule et que votre tête dépasse celle des autres, c’est qu’il y a en dessous des hommes et des femmes qui vous portent sur leurs épaules». «Weah Liberia» sera assurément un Président proche des préoccupations du Peuple dont il est l’émanation et l’incarnation.
Bon vent au Président Georges Weah pour ce premier mandat. Dont nous espérons qu’il mettra un vent à tous les prophètes de malheur !
Ousseynou Nar GUEYE