Mes respects Excellence
Dans une contribution de veille de Tabaski (03/08/2019) : «Président, entendez-vous la voix du peuple ?», nous avions exprimé le souhait de voir Khalifa Sall libéré, ce qui n’a pas été le cas. Une autre en date du 13 août 2019 : «Président, dignité sauvegardée, gor caa wakh dja : la constance» portait des extraits suivants : «Et même si vous graciez (amnistiez) Khalifa quelques mois avant qu’il ne purge totalement sa peine parce que Dieu, malgré votre volonté, en aurait décidé ainsi, sachez que vous auriez honoré votre promesse, bien que sa libération en cette période actuelle regorgerait de plus de sens. Puisse Dieu libérer Khalifa». «Président, ne communiquez pas à votre Peuple, parlez-lui, adressez-vous à lui, car ce Peuple qui est le vôtre a tant envie de savoir ce qui se passe exactement sur l’affaire dite Khalifa Sall».
Dans le cadre du G7 à Biarritz, vous avez communiqué dans une interview sur Rfi à propos de la grâce et dans cette communication, vous dites : «Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir, je le ferai comme j’ai eu à le faire.» Cette assertion serait-elle valable d’un Sénégalais lambda autre que le président de la République ? Tout Sénégalais ne répondrait-il pas objectivement par la négative ?
Effectivement, ce que dit la presse par rapport à la grâce ne vous lie pas. Et vous dites malgré la volonté et le désir, vous devez apprécier de l’opportunité ou non de la grâce. Le Sénégalais lambda autre que le président de la République dispose-t-il de plus d’informations (d’éléments d’appréciations) pour juger de l’opportunité ou non de la grâce de tel(le) ou tel(le) détenu(e) à tel ou tel moment ? Tout Sénégalais ne répondrait-il pas objectivement par la négative?
Puis, vous dites que la grâce ne dépend que de vous et de vous seul. A la question de savoir est-ce que la grâce dépendrait d’un Sénégalais lambda autre que le président de la République ? Tout Sénégalais ne répondrait-il pas objectivement par la négative ?
Ensuite, vous dites aussi que la grâce est un pouvoir constitutionnel du président de la République. A la question de savoir est-ce qu’un Sénégalais lambda autre que le président de la République disposerait de manière discrétionnaire du pouvoir de grâce ? Tout Sénégalais ne répondrait-il pas objectivement par la négative ?
Aussi, vous dites qu’annuellement des centaines voire un millier de détenus (es) bénéficient de grâce. A la question de savoir si Khalifa est-il la seule personne en prison ou mérite-t-il plus la grâce que les autres détenus(es) ? Tout Sénégalais ne répondrait-il pas objectivement par la négative ?
Finalement, ayant récemment effectué une visite dans ce milieu, vous dites que : «Nous voulons revoir notre système pénal pour réduire le nombre de personnes en prison», personnes devant en principe n’être privées que de liberté d’aller et de venir, mais bénéficiant en principe de très bonnes conditions de vie en milieu carcéral, endroit à moderniser afin d’offrir de meilleures garanties de sécurité, d’hygiène, de salubrité, de santé… A la question de savoir s’il existerait un compatriote contre cette idée ? Tout Sénégalais ne répondrait-il pas objectivement par la négative ? Car certaines détentions préventives ou peines pourraient être traduites en travaux (à légèreté, à intensité, à discontinuité graduelle selon l’erreur, la faute ou la peine) d’intérêts communautaires ou autres, ce qui serait tout bénéfice pour les familles, l’Administration ainsi que les collectivités territoriales. Evidemment, il n’y a pas que la prison pour conscientiser, corriger ou redresser l’être humain.
La libération de Khalifa Sall ne saurait être une condition pour la participation et la tenue du dialogue national bien parti pour réussir.
Que de vérités !
Dans une lettre en date du 10 juillet 2018, nous disions : «Ceci n’est pas un chantage et ne saurait point l’être, car nous savons tous que le Président Macky Sall est un homme chez qui le chantage et la pression ne passent pas. Nous savons également combien il peut être patient et long à décider, car animé de sagesse. Mais l’homme Macky est imperturbable, il n’est point faible encore moins un peureux.»
Fort de tout cela, laissez-les parler !
Alors, nous venons encore une fois, avec une très grande humilité, solliciter de votre pouvoir discrétionnaire attribué à vous par la Constitution, la volonté, le désir et la bonne appréciation de libérer (grâce ou amnistie) Khalifa Sall qui, pendant que ses parents, ses amis, ses proches bénéficient du confort familial, amical, de voisinage, lui, Khalifa manque terriblement à sa mère, sa femme, ses enfants, ses parents, ses voisins immédiats, ses amis…
Oh ! Prince de Barilambé, fils de Coumba Diaryal Maïrame, Papa de Ndèye, kor Marième Faye Sall, nous prions Dieu de vous donner la volonté, le désir et l’appréciation favorable afin de gracier (amnistier) Khalifa Sall.
Puisse la volonté divine libérer Khalifa !
En tant que croyant, nous venons de Dieu et comprenons qu’à partir de la cinquantaine, nous ne serons éternels, et rester sur terre encore plus de douze mille huit cents (12 mille 800) jours en très bonne santé relèverait uniquement de la volonté de Dieu, Dieu à qui nous retournerons, et sommes conscients de la solitude de la tombe jusqu’au jour du jugement dernier.
Où sont les autres grands hommes politiques partis ? La bonne intelligence de la classe politique ne serait-elle pas d’aller au pardon, au dépassement, bref à l’unisson afin de participer de manière rentable et optimale à une décrispation de la situation politique nationale pour espérer davantage travailler ensemble pour le développement du Sénégal ?
Et à l’avenir Président, pour tout autre sujet d’intérêt national, les structures concernées ne devraient-elles pas avoir un comportement proactif, en informant et en communiquant, ce qui pourrait leur (et vous) éviter de parler et de réagir pour justifier ? Car après tout, nous sommes certes dans le temps de l’action, mais action dans la transparence et dans la bonne gouvernance ; toutes ces choses qui participent à installer un climat de confiance et de sérénité entre gouvernants et gouvernés.
Président, parlez à votre Peuple qui vous écoute ! Adressez-vous spécifiquement à lui !
Dieu nous garde, garde le Sénégal et vous avec.
Un Sénégalais qui souhaite de tout cœur voir aboutir votre ambition de faire du Sénégal un pays émergent.
Mohamed DIALLO
Responsable politique Apr
Thiès-Ouest