Le Conseil constitutionnel va être saisi par le président de la République, Macky Sall, pour un avis en ce qui concerne les conclusions arrêtées à l’issue des travaux de deux jours du dialogue national, les 26 et 27 février au Cicad. Les 7 «Sages» vont-ils prolonger le mandat du Président Macky Sall ou pas ? C’est toute la question que se posent la plupart des citoyens. Par Malick GAYE  –

Le Conseil constitutionnel va-t-il cautionner une prolongation du mandat du chef de l’Etat, Macky Sall, jusqu’au 2 juin 2024, pour permettre à ce dernier d’organiser l’élection présidentielle ? C’est sans doute la question à laquelle les 7 membres de la juridiction électorale vont devoir répondre. Car le président de la République, Macky Sall, compte les saisir pour recueillir leur avis sur les conclusions produites par la commission, qui a réfléchi sur ladite question au cours du dialogue national dont le rapport sera livré au président de la République le lundi 4 mars, lors d’une audience au palais de la République. En effet, le Conseil constitutionnel, qui avait annulé le décret portant révocation de la convocation du collège électoral, avait demandé aux autorités compétentes de choisir une date, car il est certain que le 25 février 2024, initialement prévu pour la tenue de l’élection présidentielle, ne pouvait être retenu comme date pour l’organisation de la Présidentielle.

Fin de mandat : Macky s’en va le 2 avril

Le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, et ses collègues ont aussi rappelé que le mandat du président de la République, Macky Sall, devait prendre fin le 2 avril 2024. Or, en validant la date du 2 juin 2024, les 7 «Sages» vont prolonger le mandat du Président Macky Sall.

En attendant d’avoir l’avis des 7 membres du Conseil constitutionnel, le chef de l’Etat, Macky Sall, continue à mettre en œuvre son ambition de vouloir pacifier l’espace public. Hier, en Conseil des ministres, le projet de loi portant amnistie des faits politiques commis entre 2021 et 2024 a été adopté. Il sera présenté à l’Assemblée nationale dans les plus brefs délais.

Le Président Macky Sall a aussi demandé à son gouvernement de porter une assistance aux familles des victimes des manifestations qui se sont produites durant ces périodes précitées.

Pour exiger la tenue de l’élection avant le 2 avril : Le front de résistance «Fiipu» lancé hier

Certaines parmi ces familles ont, d’ailleurs, commencé à exprimer leur désapprobation de ce nouveau texte de loi que le gouvernement est en train d’élaborer avant de le soumettre au vote de la Représentation nationale.
Faut-il le rappeler, ces manifestations politiques ont coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes, fait perdre leur emploi à bon nombre de citoyens et plongé des pères de famille dans la précarité la plus totale.

Si le projet de loi d’amnistie est adopté par l’Assemblée nationale, il n’y aura plus de responsables des crimes et délits relevés durant les années portant sur les faits amnistiés. Les auteurs de ces forfaits et crimes n’auront pas de comptes à rendre. On va passer, ainsi, par pertes et profits tout ce qui s’est passé pour la pacification de l’espace public. C’est ce que les représentants du Peuple sont appelés à poser comme acte, dans les jours à venir.
mgaye@lequotidien.sn