Entre les organisations de la presse et le ministère de la Culture et de la communication, c’est la paix des braves. Après quelques passes d’armes houleuses liées à l’attribution de l’aide à la presse, le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les medias (Cored) a entrepris une médiation qui a permis de rapprocher les deux parties.
La passe d’armes entre le ministère de la Culture et de la communication et les patrons de presse à propos de l’aide à la presse va peut-être connaître son épilogue. Ou du moins, les deux parties vont vers un règlement de la situation à l’abri des regards. C’est le résultat d’une médiation entreprise par le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les medias (Cored). «Le Cored qui préside la Coordination des associations de Presse (Cap), a entrepris une médiation, en organisant une rencontre entre les deux parties le jeudi 7 mai 2020, au siège du ministère de la Culture et de la communication. En présence du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs), de l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel) et de l’Union des radios associatives et communautaires (Urac), tous membres de la Cap, le ministre Abdoulaye Diop, entouré de ses collaborateurs et les responsables du Cdeps, se sont parlé.»
Au terme de cette rencontre, le Cored ; par la voix de son chargé de communication ; Samba Dialimpa Badji, informe que «tous les acteurs se sont compris et se sont engagés à taire les malentendus». Entre le ministère de la Culture et de la communication et les patrons de presse regroupés au sein du Cdeps et d’Appel entre autres, les échanges ont été assez vigoureux ces derniers jours. Les patrons de presse, réclamant des concertations préalables avant la distribution de l’Aide à la presse comme il avait été convenu au sortir de l’audience le 27 mars 2020 avec le chef de l’Etat Macky Sall. Une demande à laquelle le ministre Abdoulaye Diop a répondu en mettant carte sur table. «Le ministre a rassuré quant à la clé de répartition, montrant combien chaque catégorie de presse a reçu au total, presse écrite, presse en ligne, radios, télévisions et radios communautaires mais également le montant alloué à chaque groupe de presse», indique le Cored.
Dans les nouvelles dispositions du Code de la presse, l’aide à la presse devait céder la place à un fonds d’appui au développement de la presse, doté de plusieurs milliards. Selon le Cored, «l’avènement de ce fonds suscite beaucoup d’espoir quant à la transparence qui, il faut le reconnaître, a été ces dernières années, une pomme de discorde lors de la remise de l’aide à la presse». Toutefois, Abdoulaye Diop a donné des assurances à ses interlocuteurs. «Les critères pour en bénéficier, sont bien définis et le fonds sera sous la gouvernance d’un organe collégial regroupant les principaux acteurs des médias», assure-t-il.
«Mauvaise image des médias»
Si le Cored se réjouit que la paix soit signée entre tutelle et organisations de la presse, après un «épisode malheureux, qui aurait pu envoyer une mauvaise image du monde des médias à l’opinion publique surtout en ces moments de crise multisectorielle», il est bon de se demander s’il n’est pas déjà trop tard. En effet, aussitôt après la distribution de la cagnotte de 1,4 milliard de francs Cfa, le double de la somme octroyée l’année dernière, les membres du Cdeps et de l’Appel avaient rué dans les brancards, allant même jusqu’à dire que certains parmi leurs membres avaient refusé les chèques du gouvernement. Ces propos seront vite démentis par le directeur de la Communication. Dans sa sortie, Ousseynou Dieng infirmait ces propos en soutenant qu’à sa connaissance, seules deux entreprises de presse n’avaient pas encore pris possession de leurs chèques. De quoi susciter des interrogations. Aujourd’hui, avec la médiation du Cored, le chapitre se referme momentanément au grand plaisir des patrons de presse sans doute.