Prévention et prise en charge des cancers féminins : Pr Omar Gassama plaide pour un appareil de mammographie à Oussouye

Le Pr Omar Gassama demande la dotation d’un appareil de mammographie au Centre de santé d’Oussouye, afin de mieux prévenir et prendre en charge les cancers du col de l’utérus et du sein.Par Khady SONKO –
Le Centre de santé d’Oussouye doit disposer d’un appareil de mammographie. Le plaidoyer est du Pr Omar Gassama, gynécologue obstétricien, enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et président de la Société sénégalaise de colposcopie et pathologies liées au papillomavirus.
Ce, pour permettre aux malades d’avoir accès à la mammographie afin de ne pas se déplacer jusqu’à Ziguinchor pour en faire. «Ce n’est pas un luxe, c’est une affaire d’équité sociale. Toutes les populations du Sénégal doivent avoir accès à ces outils. Cela ne doit pas être concentré à Dakar, le monde ne se limite pas à Dakar. Toutes les autres régions comptent. Toutes les femmes du Sénégal doivent avoir accès aux outils de dépistage», a plaidé hier Pr Omar Gassama.
Il s’exprimait dans le cadre d’une campagne de prévention des cancers du col de l’utérus et du sein initiée par le Promovilles dans le cadre de sa Rse.
L’activité, qui va durer cinq jours, a un volet théorique qui consiste à la formation des sages-femmes et des prestataires de santé pour un renforcement de compétences et de capacités, et un volet pratique qui consiste à dépister les populations pour faire une détection précoce des cancers du col de l’utérus et du sein.
Le praticien appelle à vacciner les filles entre 9 et 14 ans. «Le vaccin est gratuit dans le Programme élargi de vaccination et disponible dans tous les postes de santé», a informé Pr Gassama.
Les femmes de 25 à 69 ans sont invitées à se faire dépister. «Quand elles ont une activité sexuelle, quand elles sont mariées, elles sont obligées de se faire dépister», soutient le gynécologue.
Pour le cancer du sein, le dépistage doit se faire à partir de 25 ans. «A partir de 25 jusqu’à 39 ans, c’est l’autopalpation des seins qui est recommandée ou bien l’examen mammaire par un prestataire de santé, ou bien l’échographie, la mammographie. A partir de 40 ans, il faudra faire après l’autopalpation, la mammographie», recommande Pr Gassama.
D’après Aïssatou Ndoye, responsable des pôles et de la mise en œuvre des projets au niveau des programmes du Promovilles qui l’a initiée, la campagne vise à former au moins 35 agents de santé sur les cancers féminins, mais aussi dépister au moins 300 femmes, vacciner les filles de 9 à 14 ans et sensibiliser au moins 1000 personnes sur les cancers féminins et leur prévention.
«Le vaccin est sûr et efficace, il n’a pas d’effets secondaires. C’est l’un des rares vaccins les plus sûrs. Le vaccin ne rend pas stérile, il ne rend pas malade», rassure Dr Gassama.
ksonko@lequotidien.sn