Le rôle de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a été déterminant dans la crise gambienne. La Cedeao a obtenu le départ de Yahya Jammeh sans effusion de sang. L’intervention de ses forces militaires a été approuvée par son Parlement dirigé par le Sénégalais Moustapha Cissé Lô. La société civile, sentinelle de la démocratie, veut aussi parler d’une seule et unique voix dans la gestion des crises en Afrique de l’Ouest. Il s’agit de la mise en place d’un Parlement de la société civile ouest africaine. L’idée de cette Assemblée nationale de la société civile ouest africaine vient du guinéen, le Dr Sékou Kouréissy Condé.
A Dakar où il séjourne, il a rencontré ses frères de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) et le Forum du justiciable afin de trouver les voies et moyens pour la mise en place de la plateforme. La médiation, la résolution et la prévention des conflits de «façon plus pratique sans attendre l’aide extérieure» constitueront le cheval de bataille du directeur exécutif d’African crisis group et ses camarades. Selon l’initiateur du projet, cette «structure panafricaine de la société civile la permettrait d’être opérationnelle sur le champ des conflits, mais aussi et surtout dans le domaine de l’évaluation des risques et de la prévention des conflits», soutient-il.
Selon Babacar Bâ, coordonnateur du Forum du justiciable sénégalais, «c’est une plateforme qui vient à son heure. Parce qu’elle pourrait être un lieu où des acteurs indépendants, notamment la société civile, pourraient se rencontrer pour échanger sur la prévention, mais également la gestion des crises». Face à la presse hier au siège de la Raddho, l’ancien médiateur de la République de la Guinée a aussi expliqué sa présence dans la capitale sénégalaise par «solidarité» au Peuple sénégalais dans ces moments de «crise», notamment avec l’arrestation de Khalifa Sall. Il dit : «Nous sommes là pour dire aux uns et aux autres, le personnel politique notamment, de ne pas oublier la médiation, la réconciliation, la conciliation.» Et d’ajouter : «Loin de nous l’idée de nous interférer ou d’interférer dans le mécanisme judiciaire, dans la procédure. Mais il est de notre devoir en tant qu’Africain, pour des raisons de solidarité panafricaine, de venir attirer l’attention de nos frères et sœurs sénégalais s’il y a crise quelque part.»
msakine@lequotidien.sn
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