Il y a un an, les acteurs de la promotion de la santé oculaire alertaient sur le peu de financements constaté dans la santé oculaire. La situation semble rester à l’état. L’Etat semble négliger le renforcement des soins oculaires dans ce pays où la prévalence des déficiences visuelles est estimée à 1,42% et où des personnes continuent de perdre la vue alors que cette cécité est évitable.

La santé oculaire est confrontée à un manque de financement. «Les décideurs ne mettent pas assez de ressources dans les soins oculaires», souligne Dr Boubacar Sarr, ex-coordonnateur du Programme national de promotion de la santé oculaire. Il s’y ajoute que le système de santé ne donne pas la bonne réponse aux soins oculaires. «Nous sommes trop hospitaliers», regrette Dr Sarr. Ce qui, selon lui, fait que la population de manière générale n’a pas les informations sur l’offre de soins. Toutes choses qui font dire aux acteurs des soins oculaires que la promotion de la santé oculaire n’est pas une priorité au Sénégal. Or, notre pays a une prévalence de déficiences visuelles estimée à 1,42%. «On dénombrerait près de 165 mille aveugles et plus de 550 mille malvoyants», informe le document de plaidoyer sur la santé oculaire. Pourtant, on le sait bien, la cécité est un drame pour l’individu qui le vit, mais aussi un handicap collectif, selon Dr Sarr. «Elle est à l’origine d’énormes souffrances pour les personnes (dépendance, mendicité, mauvaise qualité de vie mortalité précoce) et leurs familles (enfants guides, déperdition scolaire, dislocation) et pour la société (baisse de la production, augmentation des charges sociales, appauvrissement de la communauté).»
Conscient de tout cela, la direction de la Prévention de la maladie et le Programme national de promotion de la santé oculaire ont initié une journée de plaidoyer pour le financement de la santé oculaire. Les acteurs veulent organiser la réponse. Ils ont invité des parlementaires, des conseillers économiques, sociaux et environnementaux, des hauts conseillers des collectivités territoriales pour réfléchir sur des stratégies de plaidoyer afin d’amener les décideurs à mettre plus de ressources dans la santé oculaire.
Il faudra pour ces acteurs, dans le moyen terme, élaborer un plan d’actions pour renforcer les moyens humains, notamment par la formation et le recrutement de personnel qualifié. Aussi, annonce le directeur de la Prévention, El Hadji Mamadou Ndiaye, la construction des blocs opératoires dans les hôpitaux, l’acquisition du matériel et des équipements pour une bonne prise en charge correcte des soins oculaires. «Nous ne pouvons pas pour le moment avancer une somme, mais nous avons besoin de beaucoup de ressources. Nous sommes en train d’élaborer le plan d’actions et d’évaluer son financement», indique M. Ndiaye.
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