La fermeture des services de radiothérapie de Le Dantec a eu un impact aussi sur les malades. Avec Octobre rose, les femmes touchées par les cancers espèrent de meilleurs traitements en dépit de la raréfaction des moyens. Par Justin GOMIS –

Avec Octobre rose, tout le monde se souvient que les cancers font des ravages.

Hier, toutes les organisations impliquées dans la lutte contre les cancers étaient dans la rue. Lors de la randonnée de sensibilisation sur la Corniche-ouest de Dakar entre Soumbédioune et la Place du Souvenir africain rose de monde, Mame Diarra Guèye, la présidente de l’As­sociation cancer du sein Sénégal (Ac2s), a insisté sur la qualité de la prise en charge des malades qui est le thème de cette année. Apparemment, la situation est loin d’être reluisante. Pour elle, la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec et le redéploiement des malades dans d’autres structures ont provoqué des dysfonctionnements dans le suivi des patients. Elle rappelle la panne de l’un des appareils de radiothérapie de l’hôpital Dalal Jamm à cause de soucis électriques. «Beaucoup de malades qui étaient en cours de traitement ont subi une résurgence de la maladie», dit-elle. Vu l’urgence, elle demande aux autorités de régler ce «problème d’électricité», qui risque de coûter la vie à certains malades.

En écho, Fatma Guenoune, la présidente de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca), qui a assisté à la journée de sensibilisation tenue hier à la Place du Souvenir africain, demande un appui pour prendre davantage en charge les malades. Sur un ton presque pathétique, elle veut un appui des mécènes pour soutenir ce combat pour la vie : «Actuel­lement, la ligue n’a plus de ressources pour accompagner les malades. C’est pour cela que je fais appel à toutes les bonnes volontés pour aider la Lisca à accompagner les malades du cancer. C’est vrai que pendant la pandémie, nous n’avons pas pu organiser de téléthon, mais nous envisageons d’en faire très prochainement pour pouvoir accompagner beaucoup plus de malades dans leurs traitements…»

Avec la fer­meture de l’hôpital Aristide Le Dantec, le 15 août dernier, c’est toute la chaîne de prise en charge des malades qui a été perturbée. Si la radiothérapie de Hald a été transférée au nouvel hôpital Cheikhoul Khadim de Touba, Dalal Jamm accueille l’onco-pédiatrie et une partie des laboratoires, selon le schéma de redéploiement tracé par le ministère de la Santé et de l’action sociale.

Il faut savoir que la durée maximale prévue pour les travaux de reconstruction est de 20 mois et le coût, 60 milliards F Cfa. Ce budget prend essentiellement en compte les coûts de la reconstruction, l’acquisition des équipements, le suivi et l’évaluation des travaux. A terme, Dantec, qui sera de niveau 4, devrait avoir une capacité de 600 lits et 24 salles d’opération.
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