A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la Semaine internationale des sourds. Dans ce pays, les troubles de l’audition représentent 0,4% de la population générale, soit environ 54 mille personnes. Alors que le taux de prévalence du handicap au Sénégal est de 5,9% de la population, soit environ 800 mille personnes concernées. Par conséquent, la surdité est devenue une question de santé publique qui a poussé l’Organisation mondiale de la santé (Oms) à adopter le 4 mai 2017 une résolution sur la prévention de la surdité et la déficience auditive. Selon l’organisation onusienne, 360 millions de personnes dans le monde souffrent de déficience auditive incapacitante, dont 32 millions d’enfants. Et le phénomène est plus accentué dans les pays à revenus faibles qui enregistrent près de 90% des cas contre 11% dans les pays à revenus élevés. Il faut savoir que la prévalence de la perte auditive décroit de façon exponentielle à mesure qu’augmente le revenu national brut par habitant. Selon Abdoulaye Diouf Sarr, «la problématique de l’intégration économique est essentielle pour aborder la question de cette cible».
Par ailleurs, le développement des technologies constitue un facteur à risque. Il faut savoir que plus d’un milliard de jeunes, entre 12 et 35 ans, présente des risques de développer cette déficience, en raison de l’utilisation dangereuse d’appareils audio-personnels tels que les smartphones, l’écoute de façon prolongée de la musique avec les écouteurs et de l’exposition à des niveaux sonores préjudiciables dans des salles de spectacle. Lançant un cri du cœur, Dr Aminata Fall Mbacké, porte-parole des sourds, revendique «une prise en charge médicale et l’accès à l’information». «Sans l’information, nous ne pouvons pas participer au développement de notre pays», dit-elle avant de soutenir que la politique sociale du pays «est bien pensée». Mais, regrette-t-elle, «c’est la mise en œuvre qui pose problème» à cause des lenteurs administratives.
Stagiaire