Prise en charge du passif social : La Cnts/Fc veut en finir avec le statu quo
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Malgré les conditions difficiles que traverse le monde du travail, il est constaté un statu quo par rapport à la prise en charge du passif social. C’est l’alerte lancée par la Cnts/Fc lors de la réunion de son Secrétariat exécutif tenue lundi dernier.Par Dieynaba KANE –
La Cnts/Fc s’inquiète du «statu quo par rapport à la prise en charge du passif social, malgré les conditions difficiles que traverse le monde du travail». Le Secrétariat exécutif de la centrale syndicale, qui s’est réuni lundi dernier, dit attendre «des nouvelles autorités des avancées concrètes sur des questions transversales comme l’élargissement de la revalorisation salariale aux secteurs non encore bénéficiaires, le règlement de la dette intérieure, l’équité salariale et le relèvement du pouvoir d’achat des travailleurs malgré les efforts déjà consentis, la revalorisation du statut de certains travailleurs (décisionnaires, contractuels…)».
Dans la même veine, il est souhaité «l’arrêt des empiètements répétitifs constatés ces derniers temps sur certaines prérogatives dévolues aux organisations syndicales». Cheikh Diop et ses camarades déplorent également «dans le contexte actuel, le non-respect des règles structurant la négociation collective et le dialogue social, la recrudescence de conflits individuels et collectifs, une absence de protection sociale adéquate pour certains travailleurs…». A côté de ce tableau «peu reluisant», la Cnts/Fc fait remarquer «l’émergence de nouvelles menaces sur l’avenir du travail telles que l’émiettement des forces syndicales, la désorganisation des luttes, la désyndicalisation, qui engagent la responsabilité de toute la classe syndicale et des masses laborieuses».
Selon la centrale syndicale dirigée par Cheikh Diop, «ce phénomène est renforcé par le manque de volonté de la part des autorités à assumer les implications d’un partenariat mutuellement avantageux et des principes régissant le dialogue social et la négociation collective conformément à l’orthodoxie». Et pourtant, soutiennent les membres de cette organisation, «il urge d’aller dans le sens de la consolidation du consensus construit toutes ces années autour des principes d’un partenariat fécond entre l’Etat et les travailleurs, qui nous a valu des acquis». Ils citent, entre autres, «la signature du Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique (2014), l’organisation de conférences sociales en 2014, 2016 et 2021 sur les thématiques spécifiques du dialogue social, de la retraite et de la protection sociale, ainsi que le règlement préventif de conflits sociaux préjudiciables à la stabilité socioéconomique du pays». Dans ce cadre, elle appelle «le gouvernement à une plus grande ouverture et à un recentrage des pratiques de gestion sur les principes qui nous ont valu des réussites collectives».
Pour la Cnts/Fc, cette «situation interpelle toutes les centrales syndicales et tous les travailleurs soumis à l’impératif de relever le défi de l’efficacité des luttes, qui ne peut se réaliser que dans la représentation collective de la puissance syndicale». Cela, notent les auteurs du document, «requiert une forte unité syndicale dans l’autonomie et un cadre organisationnel nouveau plus adapté au contexte, apte à faire face aux dérives du capital financier, ainsi qu’un modèle de gouvernance propice au progrès social».
Face à cette situation, la Cnts/Fc «s’engage à explorer, avec la Coalition des centrales syndicales du Sénégal et avec toutes les forces syndicales, les voies et moyens d’une amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs, la défense conséquente des droits acquis et la conquête de nouveaux droits sociaux».