Par Alioune badara CISS (Correspondant) – 

 Les prises accidentelles des oiseaux et des tortues de mer dans les pêcheries industrielles en Afrique de l’Ouest constituent une grande menace sur les espèces. On estime qu’environ 700 000 oiseaux de mer et un peu plus de 300 000 tortues marines sont annuellement tués dans les opérations de pêche industrielle et artisanale. Pour mettre fin à ces pratiques, le projet Bycatch dont le plan d’action est mené par BirdLife International avec le soutien financier de la Fondation Mava, en étroite collaboration avec les agences gouvernementales et les instituts de recherche, organise depuis mercredi, une session de formation à l’intention de 40 observateurs sénégalais pour venir à bout de ce phénomène.
Selon Ahmed Diamé, coordonnateur du projet «Réduc­tion des prises accidentelles des oiseaux et tortues de mer dans les pêcheries industrielles en Afrique de l’Ouest», leur objectif d’ici la fin 2022, c’est de mettre un cadre opérationnel pour la réduction de ces prises accidentelles. D’ailleurs, le comité de pilotage du projet va évaluer durant cette rencontre de trois jours, les succès, les avancées mais également, identifier les difficultés et les challenges du projet, afin de proposer des solutions. M. Diamé et ses collaborateurs disent avoir plusieurs stratégies pour atteindre notre objectif. Entre autres stratégies, il cite le programme d’observateurs. «Nous voulons former, renforcer les capacités des observateurs de la sous-région sur les protocoles de collecte des données sur les prises accidentelles. Ce qui ne se faisait pas avant. Et en ce sens, tous les 7 pays bénéficient de formation y compris le Sénégal où pendant un certain temps, il y avait un problème de disponibilité d’observateurs. Le corps des observateurs était plus ou moins vieillissant et ils sont tous partis à la retraite. Maintenant, les autorités sénégalaises ont pris des engagements forts pour recruter un nouveau corps composé d’une quarantaine d’observateurs qui sont prêts à aller en mer. Et le projet est en train d’accompagner ces observateurs», a déclaré M. Diamé.
Ainsi, le premier groupe de 15 vient d’être formé sur ces questions de prises accidentelles et la semaine prochaine, l’autre groupe de 15 sera aussi formé. Ce qui fera 30 au total sur les 40 observateurs que le Sénégal veut former sur la question.
Le coordonnateur du projet se félicite déjà des résultats obtenus dans certains pays où les observateurs ont été formés. «De ce qui nous arrive des observateurs dans les sept pays, nous avons enregistré pour l’instant, 62 prises accidentelles dont 59 tortues et trois oiseaux. Et les pêcheries qui sont couvertes pour l’instant, ce sont les chalutiers et les senneurs. C’est pourquoi nous travaillons à avoir des données sur les palangriers industriels qui sont des navires qui peuvent avoir des impacts importants sur les tortues et les oiseaux. Donc, nous sommes en train de travailler pour avoir des données sur ces palangriers», renseigne M. Diamé.
A travers le monde, les impacts des activités de pêche sur les espèces vulnérables telles que les oiseaux et les tortues de mer font, de plus en plus, l’objet de préoccupations et de suivis particuliers dans les principales pêcheries. Des solutions, pour réduire la mortalité des oiseaux et des tortues de mer dans les pêcheries, sont développées et mises en œuvre.
C’est dans ce cadre qu’un atelier national de formation des observateurs à bord sur la collecte de données pour les prises accidentelles des oiseaux et tortues de mer en Afrique de l’Ouest de cinq jours a été ouvert à la Somone.

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