Même si elle est toujours en butte à des difficultés de tous ordres, la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel a vu une certaine amélioration de l’ordinaire des détenus. Cela, grâce aux efforts de son directeur aujourd’hui muté à Tambacounda.

Moustapha Cissé Lô, après la visite qu’il avait rendue à Mor Lô arrêté lors du scrutin du 30 juillet passé, avait pris la ferme décision de venir en aide à la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel, en proie à beaucoup de difficultés. Le parlementaire a promis une enveloppe de 10 millions de francs. Il dit seulement attendre les concertations entre les différents acteurs de la prison pour remettre l’argent. Se félicitant de la bonne tenue de la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel, il a promis d’aider à l’amélioration des conditions de vie en milieu carcéral.
Les doléances des pensionnaires de cet établissement pénitencier sont, entre autres, l’augmentation de la literie, les longues détentions préventives, les champs-prison à l’image des domaines agricoles communautaires pour qu’ils puissent apprendre des métiers et produire ce qu’ils mangent, mais aussi faciliter leur réinsertion. Cissé Lô a aussi promis d’être l’interprète des détenus auprès du chef de l’Etat pour qu’il «augmente substantiellement les grâces présidentielles, d’élargir ceux qui ont été condamnés pour des délits mineurs».
Dans cet établissement, l’environnement carcéral a beaucoup changé. Il y a un mieux-être. Les chambres des pensionnaires ont des toilettes intérieures, leur décor a été repeint. Pour ceux qui avaient l’habitude de visiter la prison de Diourbel, il y a maintenant à l’entrée à gauche des toilettes, idem à quelques mètres de la cuisine. Cela, pour permettre aux cuisiniers de ne plus uriner à côté. Les détenus suivent les matchs des championnats européens avec des téléviseurs écran plat. Il y a une bonne politique de réinsertion sociale. Les détenus mangent à leur faim. Un poulailler existe et il est financé par Tostan. D’ailleurs le jeudi passé, renseigne une source pénitentiaire, «c’est du yassa au poulet qui était au menu».
L’établissement dont le plafond est de 500 détenus compte actuellement plus ou moins 400. Ici, l’infirmerie ne connaît plus de rupture de médicaments. C’est parce que 50 détenus viennent d’être graciés alors qu’à Rebeuss, ils sont 63. Malgré cette bonne politique, le directeur Konté vient d’être muté à Tamba. Il sera remplacé par Baba Lissa Ndiaye qui vient de la capitale de la région orientale.
Ce nouveau directeur va trouver un établissement où Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, si on en croit Adama Ndiaye, l’assistante sociale, «assiste beaucoup les détenus. Il remettait très souvent des bœufs à immoler pour eux. Le défunt khalife général des Mourides Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké aussi nous aidait. Il en est de même de l’Eglise».

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