Mon cher ami, c’est avec une grande joie que j’ai appris le choix porté sur ta personne pour le prix Norbert Zongo pour la Liberté d’expression et de presse. Assurément, c’est là une reconnaissance méritée. Pour avoir partagé avec toi une grande partie de ta trajectoire dans la profession de journaliste, mienne est la fierté de tes amis et compagnons. Me reviennent en mémoire les grands moments passés ensemble à WalFadjri dans les années 1990. Grande école de journalisme, s’il en est. Un jour, un grand échalas (eh oui, le ventre a poussé après !), d’un noir de jais, à l’imprononçable prénom de Madiam… venu du monde judiciaire, commença à fréquenter la rédaction et à s’y faire une place…
Depuis lors, parce que les destins se croisent mais ne sont jamais dépendants les uns des autres, chacun de nous a continué son chemin de son côté. Toi, tu es resté dans la profession de journaliste avec chaque jour plus de passion, t’y investissant en tout, palier après palier, jusqu’à devenir entrepreneur de presse. Madiambal Diagne ! Tu as fini par imposer ce nom dans l’écosystème des médias du Sénégal et d’ailleurs, et d’être célébré aujourd’hui par ce prix Norbert Zongo. Certes nos amis Burkinabè doivent être remerciés de ton choix. Qu’ils retiennent, cependant, qu’au Sénégal aussi il est de tes compatriotes qui s’associent à l’hommage.
Cher Madiambal, comme moi, tu n’as pas fait d’école de presse au sens académique, tu n’es pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche, tu n’as pas grandi dans les beaux quartiers de la bourgeoisie dakaroise, tes respectables parents ne sont sûrement pas des lettrés en français…Et ton accent de Cayorien ayant usé ses sandales en plastique sur les sentiers épineux de l’école en paillote te trahit encore lorsque tu joues au branché…
Ton mérite n’en est que plus grand d’être à la place où tu es !
Parce qu’il n’y a pas de mal à dire du bien de son prochain, Monsieur le Duc de Pékesse, je te félicite et te salue bas avec mon turban de Marquis de Ourossogui.
Cher ami, considère cette distinction comme une étape, et continue ! Avance, avance pour énerver davantage les aigris, avance pour rendre encore plus fiers tes amis…
Le Marquis de Ourossogui
Abou Abel THIAM