La Fondation Prince Claus, organisation indépendante dédiée à la culture et au développement, a dévoilé, le vendredi 6 septembre 2024, la liste des 100 artistes lauréats de son initiative Seed Award qui récompense les talents émergents du monde entier. Deux Sénégalaises figurent sur cette liste : Aminata Thiam et Fatim Soumaré.
Originaires de plus de 60 pays, allant de l’Amérique latine et des Caraïbes à l’Afrique, l’Asie et l’Europe de l’Est, les lauréats de l’édition 2024 du Seed Award sont des artistes émergents dont la pratique artistique «remet en question le statu quo et élaborent des récits qui reflètent les complexités de notre époque», peut-on lire dans le communiqué rendu public par la Fondation Prince Claus. Parmi les lauréats de cette année, deux artistes sénégalaises. Aminata Thiam, connue sous le nom de Myamy TheAyGirl, est la pionnière du beatmaking féminin au Sénégal. Parallèlement à ses fonctions de technicienne du son et de formatrice en musique électronique, elle a fondé Njégem’Art Group, dédié à l’avancement des carrières du son et de la musique électronique auprès des jeunes, en particulier des femmes, au Sénégal. Son travail ne se contente pas de briser les barrières entre les sexes dans l’industrie musicale, il amplifie également les voix des groupes sous-représentés dans le paysage culturel sénégalais. L’impact de Aminata Thiam résonne au-delà de ses projets innovants, il s’étend à l’autonomisation d’une nouvelle génération d’artistes et de techniciens.
La deuxième lauréate, Fatim Soumaré, est une artiste et artisane basée dans la région du Sine-Saloum au Sénégal. Son travail est profondément ancré dans l’artisanat textile traditionnel d’Afrique de l’Ouest qu’elle a découvert grâce à sa mère, une teinturière traditionnelle. Sa pratique artistique se concentre sur les méthodes socioculturelles et traditionnelles de transmission des connaissances autochtones qu’elle explore à travers la sculpture tissée, les installations inclusives et l’art de la performance. En 2021, Fatim a fondé Falé, un collectif de 200 artisanes, et a mis en place un atelier-laboratoire dédié à la recherche sur le coton. Le travail de Fatim souligne l’importance de maintenir et de faire évoluer l’artisanat traditionnel dans les contextes contemporains, contribuant ainsi de manière significative à l’écosystème rural du Sénégal.
Avec des démarches diverses et des médiums variés, les lauréats abordent une diversité de préoccupations sociales, de l’égalité des sexes et de la justice raciale aux droits à la liberté d’expression et à l’équité, en se concentrant particulièrement sur les questions de la Société civile telles que les droits du travail. Chaque lauréat recevra 5000 € pour investir librement dans sa pratique, ainsi qu’une reconnaissance mondiale, des connexions et des opportunités. Au total, sur la centaine de lauréats, 30 sont issus du continent africain.
Avec noocultures.info