Problématique de l’apprivoisement de l’Ia par le système éducatif : Une illustration de l’ambivalence des pouvoirs de la science

Dans une précédente réflexion, nous nous interrogions sur l’avenir du métier d’enseignant avec le développement fulgurant de l’Ia. La question est a priori banale, mais ses implications sont complexes. Il faut circonscrire la question dans deux sens. D’abord, jusqu’à quel niveau l’Ia peut-elle remplacer le professeur et quelles conséquences (sur le plan professionnel notamment) pour ce dernier ? Ensuite, si l’Ia peut remplacer le professeur, elle pourrait logiquement contribuer à le former, mais aussi à l’évaluer : quelles conséquences sociales d’une évaluation de professionnels par la machine ? Ces questions ne seraient pas aussi cruciales si notre intelligence était simplement raisonnements, calculs et traitement algorithmique de données extérieures. L’intelligence émotionnelle ainsi que la conscience de soi, faisant a priori défaut à l’Ia, ne serait-il pas suicidaire de confier la valeur d’êtres humains aux calculs exclusifs de la machine ? Pour mieux cerner cette problématique, il nous faut d’abord définir et discuter la notion d’Intelligence artificielle et, brièvement, la controverse qu’elle suscite. L’analyse des différentes formes d’Ia et de leur portée nous permettra de relativiser la concurrence qu’elle fait à l’homme et de dégager des pistes d’une collaboration saine entre l’homme et la «machine». Et pour terminer, nous examinerons les grands axes de la question de savoir si le transhumanisme que fortifient les progrès de l’Ia ne nous oblige pas à reprendre la vieille question philosophique : «Qu’est-ce que l’homme ?»
A l’origine d’une controverse : intelligence, raison, conscience
Qu’est-ce que l’intelligence ?
L’intelligence est définie de plusieurs façons, relativement à ce à quoi elle s’applique. Aptitude individuelle à réfléchir et à comprendre ; bon sens (on voit ici sa dimension sociale) ou finesse dans la conduite ; faculté propre à l’homme d’apprendre, de comprendre et d’établir des relations entre les choses (ce dernier sens est presque synonyme de raison). Un auteur comme Bergson estime que l’intelligence nous est donnée par la nature pour diriger notre conduite : «Qu’est-ce en effet que l’intelligence ? La manière humaine de penser. Elle nous a été donnée, comme l’instinct à l’abeille, pour diriger notre conduite.» Manière de penser, dit Bergson, parce que, pour lui, même nos idées sont des instruments. Cette conception peut d’ailleurs être illustrée par le fait que l’intelligence a une dimension sociale manifeste : savoir bien se conduire en société, c’est être intelligent. Notre intelligence n’est-elle pas cependant une sorte de deep data (données complexes et profondes) ou big data, «masse de données» énorme ? L’évolution d’abord, l’expérience quotidienne par le biais des sens et le travail de computation fait par notre cerveau ensuite, ne sont-ils pas comparables à l’Ia ?
Peut-on réellement parler d’une Intelligence artificielle ?
Si on s’en tient à la définition de l’intelligence comme faculté exclusive à l’homme, l’expression Intelligence artificielle devient un non-sens. Mais l’expérience et la recherche prouvent que l’intelligence existe dans le monde animal : la définition bergsonienne nous semble par conséquent pertinente pour légitimer la notion d’Intelligence artificielle. Il faut d’abord, pour parler de l’Ia, comprendre qu’elle renferme deux parties : le Machine learning (apprentissage mécanique) et le Deep learning (apprentissage profond)12. Le Ml se fonde sur l’utilisation de statistiques pour programmer les machines à apprendre. Le Dl, par contre, est l’œuvre d’algorithmes capables de s’améliorer de façon autonome parce qu’inspirés du cerveau humain. Ces algorithmes permettent une modélisation sous forme de réseaux de neurones, ce qui permet à l’Ia d’emmagasiner plus de données, «big data». Le Dl, ou l’Ia de façon plus générale, étant à ses débuts, rien n’autorise à douter que dans un avenir proche, l’Ia pourra faire beaucoup de choses dont elle est aujourd’hui incapable. Pensons simplement au nombre de millions d’années que notre cerveau a mis pour développer notre intelligence et lui permettre d’avoir le niveau qu’il a atteint aujourd’hui ! La machine pensera-t-elle un jour ?
Un penseur comme Thomas Hobbes ne dirait pas non. La définition qu’il donne de la raison permet de dire que l’Ia pense ou pensera un jour :
«En dehors de tout cela, nous pouvons définir (c’est-à-dire déterminer) ce que signifie le mot raison quand nous la comptons parmi les facultés de l’esprit. Car la raison, en ce sens, n’est rien d’autre que le fait de calculer (c’est-à-dire additionner et soustraire) les consécutions des dénominations générales admises pour marquer et signifier nos pensées. Je dis marquer, quand nous calculons par nous-mêmes, et signifier, quand nous démontrons ou prouvons à autrui nos calculs.» 3
L’apprentissage profond (Dl) permet de corroborer la thèse d’une pensée artificielle dans la mesure où nous avons appris à penser : nous prétendons créer, mais la pensée est rarement originale. Nous combinons des idées (données) pour produire des pensées censées être «personnelles». Nous ne faisons en dernière instance que calculer, et la machine le fait bien. Il est vrai, comme le souligne Luc Julia4, que l’intelligence n’est pas seulement capacité d’apprendre, mais aussi et surtout, capacité à transgresser les règles, et qu’elle est réservée aux humains. On peut néanmoins relativiser cette thèse dans la mesure où même nos émotions sont culturelles ; du moins la façon dont nous les exprimons dépend de l’éducation et de la culture.
Au regard de toutes ces considérations, il nous semble que plus de modestie et moins d’anthropocentrisme seraient un premier jalon vers une cohabitation conviviale avec l’Ia. Nous ne sommes pas aussi exceptionnels que nous avons tendance à le croire. Une psychologie de l’Intelligence artificielle nous apprendra beaucoup de choses sur notre propre psyché. L’admettre n’est pas un crime de lèse-majesté contre l’homme, c’est plutôt miser sur la plasticité de l’homme. Au regard de ces éclairages, l’Ia est-elle rivale ou outil du professeur ?
Le professeur et l’Ia : quel système pour ne pas déshumaniser l’éducation ?
C’est vrai que l’Intelligence artificielle ne sait pas douter, qu’elle n’a pas d’émotions, qu’elle n’a pas une conscience de soi : cette capacité à penser par soi, et à penser sa propre pensée fait défaut à l’Ia. Cependant, là également, si nous mettons de côté les implications philosophiques de la notion de conscience, il n’est pas absurde de dire que l’Ia est une forme de conscience universelle (nous y reviendrons par une réflexion sur la notion de conscience universelle chez Teilhard de Chardin5). Elle n’a pas une intelligence émotionnelle, c’est-à-dire cette capacité à avoir et à reconnaitre et à gérer ses émotions ! L’intelligence émotionnelle nous permet d’avoir et d’entretenir des relations saines avec les autres. Dans son livre Homme versus machine : L’Intelligence artificielle démystifiée, l’ingénieure belge, Geertrui Mieke De Ketelaer, tranche la question :
«La conscience de soi est le but ultime des recherches en Ia, mais à l’heure actuelle, ce type d’Ia est principalement un sujet pour la science-fiction et la futurologie. Bref, une chimère lointaine. Les scientifiques doivent d’abord comprendre comment fonctionne la conscience de soi dans la nature, ce qui est indissociable de la définition contestée de ce terme. C’est une question importante, que je laisse volontiers aux philosophes et auteurs de science-fiction6.»
Tant que la machine n’aura pas cette conscience de soi, le professeur sera indispensable. Pour le moment, c’est le défaut d’intelligence émotionnelle qui est la principale faiblesse de l’Ia. Car l’émotion seule est créatrice, comme l’explique Bergson7 : on comprend dès lors la difficulté qu’a l’Ia, du moins pour le moment, à problématiser. Problématiser8, c’est manier l’art de se poser des questions. Or, pour se poser des questions, il faut savoir s’étonner, prendre conscience du caractère étrange, c’est-à-dire non évident, des choses. Problématiser, c’est avoir le sens du problème : sentir et élaborer des difficultés en les ramenant à des contextes vécus ou théorisés dans un domaine plus large. Problématiser, c’est mettre en péril des thèses. Nul ne peut problématiser sans cette capacité à susciter la curiosité, comme l’explique Bergson à propos de l’émotion : pour problématiser, il faut avoir un sens de la synthèse et de l’anticipation. Voilà pourquoi l’Ia peut produire en une heure plus de poèmes que Senghor (pour toute son œuvre), mais avec une qualité médiocre : elle n’a pas encore la capacité de créer des rythmes ancrés sur le vécu et pouvant toucher l’émotion infra-intellectuelle, comme dirait Bergson (sentiments, sensibilité). C’est là qu’il faut situer l’avantage de l’homme, et c’est là qu’il faut agir pour non seulement sauver l’école et le professeur, mais aussi l’apprenant et la société tout entière.
Dans le deuxième chapitre de son livre De langue à langue (l’hospitalité de la traduction9), exploitant une scène de traduction relatée dans le livre de Amadou Hampâté Bâ (Vie et enseignement de Tierno Bokar. Le Sage de Bandiagara, Paris, Seuil, 1980), le professeur Souleymane Bachir Diagne nous montre la grande fécondité de la traduction. Oumar Sy, l’interprète du commandant Levavasseur de Mopti, dans la controverse des 11 ou 12 grains que ledit commandant voulut arbitrer, est subtilement passé de traducteur à médiateur par une capacité à aller au-delà d’une situation particulière pour envisager des conséquences plus générales.
«En colère et pressé d’en finir, l’administrateur alla droit au but : «Tierno Bokar», demanda-t-il, en français bien entendu, «es-tu prêt à retourner à la pratique dont tu es l’un des grands chefs (c’est-à-dire les douze grains) et que tout soit dit, oui ou non ?». L’interprète, du nom de Oumar Sy, qui était censé transmettre dans la langue du guide la question du commandant de Cercle, adressa alors à Tierno la «traduction» que voici : «Tidjani Aguibou Tall, le chef de Bandiagara, accompagné de notables, est venu au-devant de toi pour que tu partes avec lui à Bandiagara. Es-tu prêt à le suivre ?»
Ce à quoi évidemment le maître répondit par un «oui», accompagné d’un hochement éloquent de la tête que Levavasseur n’avait pas besoin de se faire traduire10.»
Cette filouterie est amusante, car elle nous montre le sens de l’humain dans le processus de la traduction : Oumar Sy a résolu une crise (du moins, il en a différé l’explosion) en faisant quelque chose qui est humain, à savoir changer sciemment le sens d’une question pour dénouer une crise dangereuse. L’Ia aurait proposé une traduction littérale ou affinée (par expérience commutative), mais jamais elle ne pourrait jouer le rôle de médiateur d’un conflit ou de diplomate. Quelle leçon de morale en tirer ?
La principale leçon qu’il faut en tirer est que l’Ia manque d’humanité, alors que le professeur, dans sa classe, est un dispensateur d’humanité. Il ne se contente pas d’enseigner des contenus : il est réceptacle et diffuseur d’émotions, psychologue, anthropologue et, parfois même, parent d’élève ou assistant social. Nous formons des apprenants à devenir des hommes : il faut donc veiller à ce que l’évaluation ne soit pas purement instructive et sommative. Nous devons apprendre à concevoir des sujets d’examen qui prennent en compte les autres facettes de notre humanité. Savoir comparer, savoir faire une synthèse et, surtout, être apte à se faire une opinion ou à proposer une solution à retenir. L’Ia ne pourra donc pas, du moins dans un avenir proche, être un substitut du professeur, elle en est plutôt l’appoint. Luc Julia a raison dans ce sens à théoriser la notion d’intelligence augmentée, car l’Ia ne peut pas créer :
«La machine ne doute pas, elle fait ce qu’elle est censée faire. Quand on écoute quelqu’un d’un tout autre domaine, il nous apporte un éclairage différent qui change notre manière de voir les choses. L’intelligence, c’est avoir la capacité de créer quelque chose qui n’existe pas. Or, un ordinateur ne créé rien tout seul.11»
Il est vrai que certaines façons d’enseigner devront disparaître, car elles relèvent de la computation, chose que la machine fait déjà mieux. Mais l’Ia ne peut pas remplacer le professeur qui est capable d’improviser d’une classe à une autre, ou bien en plein cours. La pédagogie a une dimension artistique, et c’est là qu’il faut agir. Les enseignants devront désormais être évalués en fonction de leur capacité à innover : la capacité à «dribler» l’Ia dans la conception des sujets et dans l’évaluation est un défi qu’il faut relever pour sauver l’école sénégalaise. Un enseignant incapable d’aller plus loin que les données compilées ou qui livre des cours produits par l’Ia se verra bientôt disqualifier par ses apprenants. Il faut tuer les réflexes d’Ia chez nos apprenants : la restitution ne peut plus prospérer dans le système éducatif.
Il reste que l’utilisation de l’Ia dans le système d’évaluation des enseignants est de plus en plus évoquée pour plus d’objectivité. Par les algorithmes, en effet, il est facile de confier l’évaluation des enseignants à l’Ia par une modélisation des feedbacks avec les apprenants. La capacité à susciter la recherche, à prévenir l’usage instinctif de l’Ia par les apprenants, à susciter, en présentiel ou à distance, une interactivité avec eux, etc., peut techniquement être mesurée par l’Ia. Les enseignants fainéants, pas inventifs ou peu entreprenants risqueraient donc d’être sanctionnés par la machine. Mais là également, l’expérience montre qu’il risquerait d’y avoir des dérives, car comme l’a souligné Geertrui Mieke De Ketelaere, ces algorithmes peuvent être détournés par les établissements pour renvoyer des enseignants (comme c’est arrivé aux Etats-Unis12) ou les sanctionner subjectivement. Il faut par conséquent y aller progressivement, avec plus de circonspection, et travailler, pour le cas de notre pays, à réduire les disparités numériques entre les régions périphériques et les grandes villes.
L’Ia, notamment le domaine plus général des Nbic13, est une chance pour combattre certaines défaillances innées14. De même que certains handicaps d’origine génétique seront un jour vaincus, certaines difficultés scolaires devront un jour être dépassées par l’effet combiné de la pédagogie spécialisée et des Nbic (nous y reviendrons). L’absence d’un professeur ne doit plus pénaliser les apprenants dans la mesure où, comme au bon vieux temps, on pourra toujours compter sur un professeur adjoint : l’Ia. Le coût pour un équipement léger ne devrait pas être inaccessible à long terme. On voit donc qu’il y a une multitude d’opportunités offertes par l’Ia, mais ces opportunités s’accompagnent d’effets secondaires qui peuvent déstructurer l’école et, plus tard, la société. La question est dès lors : comment prémunir les apprenants de l’automatisation inhérente à un usage immodéré de l’Ia ?
Que faire pour une collaboration sans préjudice (pour l’homme) en intelligence humaine et Ia ?
L’Intelligence artificielle est là, elle nous environne et nous détermine. Elle va de plus en plus envahir notre société et nos manières de vivre. Il ne faut ni faire preuve d’optimisme béat consistant à croire qu’avec l’Ia tous nos problèmes seront réglés ni faire preuve de frilosité qui nous amputerait des nombreux avantages qu’elle génère. Tout est question de mesure, de prospective, de réflexion globale sur la nature humaine. C’est en cela que le transhumanisme15 interpelle les philosophes et penseurs de notre époque. La fonction principale du philosophe étant d’être la conscience critique de son époque, le philosophe du XXIe siècle doit être informé des grandes mutations en cours et reposer la question de l’homme en rapport avec ce que l’Ia nous apprend sur notre nature, notre intelligence, la valeur de nos pensées, la culture, etc. Si comme l’a dit Pascal, l’homme passe infiniment l’homme, ce serait une grave erreur de rejeter l’Ia ou de l’exclure de l’école : c’est un non-sens. L’Ia nous montre en dernière instance que nous n’avons pas une nature figée, que nous évoluons sans cesse. La seule question qui mérite d’être sérieusement posée est la suivante : comment utiliser l’Ia sans porter préjudice au mérite et à la créativité ? Comment se servir de l’Ia pour combattre la tricherie ?
Pour éviter que la machine pense à la place de l’homme, il faut repenser la nature des travaux académiques et prendre des mesures radicales. Quatre à cinq pistes peuvent être envisagées pour anticiper sur la mort de l’intelligence humaine :
-Utiliser l’Ia pour vaincre ses dangers : de la même manière que les sérums sont obtenus par la domestication des microbes, on peut infléchir l’Ia pour booster la réflexion, susciter des feedback entre apprenants d’une part et, d’autre part, entre eux et les enseignants.
-Commander des algorithmes capables de détecter une production par Ia, et de la corriger en enlevant toutes les parties qui sont produites par elle.
-Encourager et universaliser les situations «naturelles» où l’interactivité homme-machine est suppléée par celle homme-homme. Il s’agira d’assujettir le travail scolaire ou universitaire à une prestation en situation d’amphi où l’interactivité entre étudiants et doctorants permettra de mesurer la capacité intrinsèque du candidat à répondre à des situations imprévues.
-Donner plus de poids à la problématisation et à l’intelligence émotionnelle dans le travail scolaire.
-Il faut, dans la mesure du possible, une cellule multidisciplinaire composée d’ingénieurs, de médecins, de pédagogues, etc., pour réfléchir et anticiper sur la domestication de l’Ia et sur les différents dividendes que l’école et la société pourraient en tirer.
Au regard de toutes ces considérations, nous pensons que l’Ia nous lance un défi que nous devons être en mesure de relever. Il faut connaître le non-humain pour davantage comprendre l’homme16. Une petite analogie entre l’impact que la science et la biotechnologie ont aujourd’hui sur la matière (corps) et les effets de l’Ia sur nos pensées (esprit) serait une voie sûre vers la reconquête de l’humanisme par le biais du transhumanisme. Luc Julia17 a, sous ce rapport, raison de penser que l’Ia ne fait que prolonger ou augmenter l’intelligence humaine. Nous devons donc veiller à ce qu’elle ne la remplace pas, car ce serait, non l’avènement d’une quelconque singularité, mais l’extinction pure et simple de la race humaine. Si, comme le postulait Darwin au XIXe siècle, les individus d’une espèce qui possèdent les caractères les mieux adaptés à leur environnement ont plus de chance de survivre et de se reproduire, faisons de sorte à créer et à développer des caractères qui nous permettront de ne pas être cannibalisés par l’Ia. (A suivre : Ia, Nbic et leurs implications transhumanistes)
Alassane K. KITANE
Bibliographie
Alexandre Laurent (Dr),
-La mort de la mort, JC Lattès, avril 2011, 425 pages
-La guerre des intelligences, JC Lattès, octobre 2017, 250 pages
Andler Daniel, Intelligence artificielle, intelligence humaine : la double énigme Gallimard, mai 2023, 432 pages
Boisse Serge L’esprit et la Machine: Faut-il avoir peur de l’Intelligence artificielle ? CreateSpace Independent Publishing Platform, juillet 2016, 594 pages
Boniface Pascal, Géopolitique de l’Intelligence artificielle, Iris Editions / Eyrolles, septembre 202, 184 pages
Bérard Bruno, Conversations avec ChatGPT sur l’homme, le monde, Dieu et l’Intelligence artificielle, L’Harmattan, octobre 2024, 181 pages
Desrues Paul-Antoine (avec Baptiste Duvieu et Léa Duchemin), L’Intelligence artificielle, Standard Edition, mars 2017, 64 pages
Enthoven Raphaël L’Esprit artificiel : une machine ne sera jamais philosophe, L’observatoire, janvier 2024, 192 pages
Ganascia Jean-Gabriel
-Intelligence artificielle : vers une domination programmée ? Flammarion, octobre 1993, 127 pages
-Le mythe de la Singularité – Faut-il craindre l’Intelligence artificielle ? Seuil, février 2017, 144 pages
– Servitudes virtuelles, Seuil, 2022, 320 pages
Ferry Luc, La révolution transhumaniste : comment la technomédecine et l’uberisation du monde vont bouleverser nos vies, Plon, avril 2016, 216 pages
Julia Luc, L’Intelligence artificielle n’existe pas, First, janvier 2019, 200 pages
Kalla Stéphane & Oruç Berna, Intelligence artificielle : risque ou opportunité ? L’Harmattan, octobre 2022, 208 pages
Ketelaere Geertrui Mieke (De), Homme versus machine : L’Intelligence artificielle démystifiée, Editions Pelckmans, janvier 2021, 236 pages
Laurière Jean-Louis, Intelligence artificielle, résolution de problèmes par l’Homme et la machine, Paris : Eyrolles, 1986, 471 pages
Moravec Hans, L’avenir des robots et l’intelligence humaine, Odile Jacob, mars 2019, 272 pages
Pickover Clifford A. La fabuleuse histoire de l’Intelligence artificielle – Des automates aux robots humanoïdes : Des automates aux robots humanoïdes, Dunod, mars 2021, 304 pages
Vannieuwenhuyze Aurélien, Intelligence artificielle vulgarisée – Le Machine Learning et le Deep Learning par la pratique, Editions ENI, septembre 2019, 480 pages
Wiener Norbert Cybernétique et société : L’usage humain des êtres humains Poche, avril 2014, 224 pages
1 Bergson, La pensée et le mouvant Essais et conférences, Introduction, deuxième partie.
2 Voir à ce sujet Aurélien Vannieuwenhuyze, L’intelligence artificielle vulgarisée, Editions ENI, Septembre 2019, 434 pages, notamment le chapitre 1, «vous avez dit intelligence artificielle ?»
3 Thomas Hobbes, Léviathan Chapitre V, «De la Raison et de la Science»
4 L’intelligence artificielle n’existe pas (Troisième partie «Mais alors, c’est quoi «l’intelligence» ?)
5 P. de Teilhard de Chardin, le phénomène humain, pp.279-280
6 Page 244, version numérique
7 Nous pensons notamment à l’émotion supra-intellectuelle : «Disons que le problème qui a inspiré de l’intérêt est une représentation doublée d’une émotion, et que l’émotion, étant à la fois la curiosité, le désir et la joie anticipée de résoudre un problème déterminé, est unique comme la représentation. C’est elle qui pousse l’intelligence en avant, malgré les obstacles. C’est elle surtout qui vivifie, ou plutôt qui vitalise, les éléments intellectuels avec lesquels elle fera corps, ramasse à tout moment ce qui pourra s’organiser avec eux, et obtient finalement de l’énoncé du problème qu’il s’épanouisse en solution. », Les deux sources de la morale et de la religion
8 Voir sur cette question la thèse de Raphael Einthoven, L’esprit, artificiel, Livre de proche (2025), 185 pages
9 De langue à langue : l’hospitalité de la traduction. Paris, Albin Michel, (2022) 180 p.
10 Ibid., chapitre 2. Le truchement et le traducteur
11 Op.cit.
12 «La manière dont les autorités américaines utilisent des algorithmes pour classer les enseignants en est un bon exemple. Aux Etats-Unis, on croit qu’en excluant les mauvais professeurs de l’enseignement, l’éducation sera meilleure, surtout pour les groupes vulnérables comme les enfants pauvres. En revanche, la façon dont les autorités utilisent les algorithmes va totalement à l’encontre de cet objectif.
Beaucoup de districts scolaires locaux, souvent dans des régions défavorisées, utilisent un algorithme attribuant des points aux enseignants en fonction des résultats de leurs élèves. Plus spécifiquement, l’algorithme se base sur le bilan de l’année précédente pour faire une projection du résultat à atteindre à la fin de l’année en cours. Lorsque l’élève obtient une meilleure note que prévu, c’est positif pour l’enseignant. A l’inverse, un résultat inférieur aux prévisions entraîne une note négative pour le professeur. Et une note négative peut parfois faire perdre leur emploi aux enseignants.» Ibid.
13 Nanotechnologie, biotechnologie, internet et sciences cognitives traduction de l’acronyme anglais (Nanotechnology, Biotechnology, Information technology and Cognitive science)
14 Pour ne pas surcharger cette présente réflexion, nous avons amputé cette partie pour en faire le sujet d’un autre travail.
15 Courant de pensée selon lequel les capacités humaines pourraient être améliorées grâces aux progrès scientifiques et technologiques. Voir à ce sujet l’article intéressant : Romuald Bidault et Andréa Laine (28 juin 2019). De quel «humanisme» est-il question dans le transhumanisme ? Le carnet de la MRSH. Consulté le 10 octobre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/rnui. Pour aller plus loin, lire Superintelligence de Nick Bostrom Dunod (2017)
16 «Le cerveau peut être qualifié de centre de contrôle du corps humain. Il reçoit les données, les analyse (ou les stocke), pour enfin réagir. Chez le robot, ou l’implant robotique, le processus pourrait-être imité. C’est là que l’Intelligence artificielle apparaît. Cette science a pour but de recréer une conscience semblable à celle de l’humain, sans le libre arbitre, afin de s’en servir aux fins de l’utilisateur. Néanmoins, une Intelligence artificielle ultime serait un programme conscient. Celui-ci serait capable d’envisager toutes les possibilités, et ainsi d’effectuer la meilleur décision, mais aussi d’apprendre de ses erreurs, se perfectionner, à la manière de l’humain, mais de façon inarrêtable.» L’Intelligence artificielle, Paul-Antoine Desrues, Léa Duchemin et Bapriste Duvieu
17 «Je soutiens que l’Intelligence artificielle n’existe pas. Si nous devons garder cet acronyme, l’Ia ne doit plus signifier «intelligence artificielle», mais «intelligence augmentée». C’est ce terme que j’emploierai dorénavant dans ce livre, en vous expliquant pourquoi. Mais prenons quelques instants pour faire un peu d’histoire…» L’Ia n’existe pas, Deuxième partie, Le Malentendu