Femmes rurales de l’arrondissement de Sangalkam (Fras), une organisation de «presque 3 000 femmes», selon sa présidente Awa Guèye, veut que le Domaine agricole communautaire (Dac) de Sangalkam annoncé depuis 2016 puisse voir le jour. «Nous lançons un appel au président de la République et au ministre de l’Agriculture qui nous avaient promis le programme du Dac pour que les femmes puissent accéder à la terre. C’est dans cette zone que nous cultivions. Aujourd’hui, ce sont 4 hectares exploités par une seule personne. Il faut que nous ayons accès à la terre», a souhaité jeudi la présidente du Fras.
Le projet du Dac de Sangalkam devait se réaliser sur 1 000 hectares fractionnés en trois sites. L’un d’une superficie de 400 hectares devait être érigé dans le domaine de l’Isra à Sangalkam et les deux autres à Déni Youssou et Bud Sénégal (commune de Bambylor). Depuis 2016, avec la visite de Jean Pierre Senghor à l’époque en charge du Prodac, rien n’a bougé. «On ne peut plus accéder à cette zone», a regretté la présidente de Fras. Awa Guèye s’est exprimée à l’occasion d’une cérémonie d’exposition des produits et de remise d’attestations à une cinquantaine de femmes venues des 4 communes de l’ancienne communauté rurale de Sangalkam. «C’était une formation des formatrices en transformation des produits locaux qui s’est déroulée du 27 juin au 10 juillet. Elles vont être des relais dans leurs communes respectives pour la vulgarisation des connaissances», a-t-elle précisé.
Le Fras a remporté des grands prix du chef de l’Etat et en ce temps, ses membres bénéficiaient d’une chaîne bien aboutie. «Pour les grands prix que nous avions gagnés, c’était à partir du maïs, du mil et du manioc que nous cultivions nous-mêmes dans la zone», a-t-elle fait savoir, regrettant que tel ne puisse plus être le cas présentement, faute de terres. «Aujourd’hui, pour faire de la transformation, on va dans les marchés et les loumas pour nous procurer les produits», a-t-elle déploré. «Il faut que le Président pense aux femmes de Sangalkam parce que sans l’agriculture, l’émergence pour laquelle il s’investit ne peut se réaliser», a-t-elle fait prévaloir.
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