PROCES – Après avoir annoncé une déclaration mercredi : Le maire de Dakar se retire du procès sans mot
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Khalifa Sall qui avait demandé à avoir avant-hier la parole pour une déclaration ne s’est finalement pas présenté hier devant la Cour d’appel de Dakar. Il rejoint ainsi ses avocats qui, après avoir boycotté, ont exprimé leur volonté de voir la Cour dispenser leur client de comparution. Mais le procès se poursuit aujourd’hui avec les plaidoiries.
Sa déclaration annoncée était très attendue après le boycott de ses avocats. Khalifa Sall a finalement fait faux bond à la Cour d’appel de Dakar hier. Pourtant la veille, c’est le député-maire lui-même qui en avait fait la demande au juge Demba Kandji qui avait accepté. Ce jeudi, il n’a pas perdu de temps. Il a procédé directement à l’appel des prévenus présents sans prononcer le nom de la vedette dans ce procès. Parce que, selon une source, le juge a reçu un courrier de l’Administration pénitentiaire faisant état de l’absence du maire de Dakar.
Mbaye Touré se ravise : «La caisse d’avance n’avait plus de base légale avec le décret de 2003»
C’était la surprise du jour. «Je suis une victime. Je suis ce que le Président Senghor qualifiait ‘’les risques du métier’’. J’ai eu la malchance d’exercer ces fonds-là», a soutenu d’emblée Mbaye Touré. Mais le directeur administratif et financier de la mairie de Dakar reconnaît que l’utilisation des fonds incriminés pose un problème de légalité. «La caisse d’avance n’avait plus de base légale avec le décret de 2003», a indiqué le Daf. Parce que, dit-il, toutes les caisses d’avance créées antérieurement à ce texte sont abrogées. Il dit s’être rendu compte de cette «illégalité» à la suite des accusations alors qu’en première instance, il parlait de fonds politiques. Interrogé sur les pièces présentées pour le décaissement des fonds, il a indiqué que «les pièces, c’est un seul élément du mécanisme que nous avons trouvé sur place». Par ailleurs, Mbaye Touré a réitéré qu’en tant que Daf, il remettait en mains propres les 30 millions de francs mensuels à Khalifa Sall. Interpellé par le juge s’il a assisté à des livraisons de riz, mil, Ibrahima Yatma Diaw, chef de la division financière et comptable de la ville de Dakar, a répondu par la négative. Et pourtant, en sa qualité de membre de la commission de réception, dit-il, il recevait les procès-verbaux de réception et aussi apposait sa signature sur les documents après que le maire les a certifiés. Pour sa part, Amadou Matar Diop, membre de même commission, a aussi avoué n’avoir jamais assisté à une quelconque réception de commandes, mais il signait les papiers. En l’absence de ses avocats, Yaya Bodian a préféré observer l’omerta.
Aujourd’hui, les avocats de la ville de Dakar et ceux de l’Etat, tous parties civiles, ouvrent les plaidoiries sans les conseillers de Khalifa Sall qui ont boudé. Me Ciré Clédor Ly et Cie disent quitter ce procès en appel «pour ne pas se rendre complices d’une défense de connivence avec les atteintes répétées aux droits de leur client».
msakine@lequotidien.sn