Le secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) et ses co-prévenus ont fait face hier au juge du Tribunal correctionnel. Tous­saint Manga, Cheikh Sène, Mous­sa Mané, Sérigne Abo Mbac­ké Thiam et Abdou­rah­ma­ne Ly ont comparu libre après avoir passé onze mois de détention préventive pour «rassemblement illicite ayant causé des dégâts, destruction de biens appartenant à autrui, violence et voie de fait» à l’exception de Fatou Ndao qui a brillé par son absence. Ces jeunes du Pds avaient été arrêtés après le verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) condamnant Karim Wade à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite en mars 2015. Furieux, les militants libéraux avaient manifesté leur courroux dans la rue et s’étaient heurtés aux Forces de l’ordre qui répondaient à leurs coups de pierres par des tirs de grenades lacrymogènes. Plus d’une dizaine de personnes ont étaient arrêtées dont la fille Fatou Ndao. Les nommés Ousseynou Ngom et Cheikh Ibra Biaye, eux, ont été blanchis et 5 autres ont bénéficié d’un non-lieu.
Comme s’ils s’étaient passé le mot, les prévenus ont unanimement nié les faits. Le Parquet a requis 2 ans dont un assorti de sursis pour le délit de rassemblement illicite et une amende d’un million de francs, 1 an assorti de sursis pour la destruction de biens appartenant à autrui et une amende de 500 mille francs, et 1 an assorti de sursis pour violence et voie de fait. La longue détention des prévenus ayant causé un «préjudice énorme pour leur avoir fait perdre leurs études», la défense a plaidé la relaxe de Toussaint Manga, Abdourah­mane Ly et Cheikh Abo. «C’est un dossier politique et Toussaint n’est pas l’instigateur de cette affaire. Il n’y avait pas matière à viser l’article 98», a dit Me Moustapha Dieng. La décision est attendue le 21 février prochain.
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