Serigne Mboup et les membres  du bureau de la chambre de commerce de Dakar ont été édifiés hier sur le procès en diffamation qui les opposait. Le juge du Tribunal correctionnel a relaxé les prévenus et débouté l’actuel président de l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias). Il reste à voir si M. Mboup interjettera appel.

Le contentieux qui oppose Serigne Mboup, l’actuel président de l’Union des Chambres  de commerce  du Sénégal (Unccias), aux membres du bureau de la Chambre de commerce et d’industrie de Dakar (Ccid), a été vidé. La décision rendue par le juge de la 3e Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance  de Dakar a  été défavorable à l’actuel président de la Chambre de commerce de Kaolack.
Serigne Mboup a été tout simplement débouté  de sa demande. Il poursuivait 12 membres du bureau de la Chambre de commerce pour diffamation. Mais, il faut préciser que  seuls  trois prévenus avaient déféré à la convocation du juge de la Chambre correctionnelle au moment où les 9 autres sont jugés réputés contradictoires.
Toutefois, en rendant sa décision, le juge a relaxé les prévenus des faits qui leurs sont reprochés et a débouté Serigne Mboup de sa demande estimée à un milliard de francs et 10 millions en cas de retard de  paiement.
Devant le juge, M. Mboup avait déclaré que la résolution parle d’«un management erratique personnalisé et conflictuel» du président de l’Unccias qui considère inqualifiables les attaques dirigées contre cette structure et visant à déstabiliser ses responsables. A son avis, la Cciad a jeté un discrédit sur les chambres consulaires régionales. Autrement dit, poursuivait-il, on l’avait qualifié de piètre représentant de l’institution, à la limite d’incompétent.
Mais selon Me Ousmane Thiam, l’avocat de la défense, on ne peut pas parler de diffamation dans ce cas d’espèce. Pour lui, il s’agit d’une délibération rendue publique pour rétablir la vérité. La robe noire n’avait pas aussi manqué de demander au président de l’Union des Chambres de commerce du Sénégal s’il pouvait indiquer la personne qui a écrit cette délibération.
M. Mboup avait dit dans sa réponse, devant la barre, qu’il n’était pas en mesure de mettre un nom sur l’auteur de la délibération. Suffisant pour le juge de le débouter et de relaxer les prévenus sans peine ni dépens.
A en croire l’avocat de la défense, le président  de la Chambre de commerce  de Kaolack voulait battre monnaie avec sa demande fantaisiste. A son avis, s’il était réellement animé d’une idée de réclamer justice, il devait demander le franc symbolique au lieu d’un milliard de francs.
Pour rappel, Serigne Mboup avait fait une sortie dans une télévision de la place où il aurait tenu des propos non fondés par rapport à l’institution  qu’est  la Chambre de commerce, et d’industrie de Dakar. Ainsi,  le bureau  de la Chambre de commerce  de Dakar a sorti une délibération publiée au Journal officiel pour rétablir la vérité.  D’ailleurs, le bureau avait ainsi décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre sa participation à l’Union nationale des Chambres de commerce d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias).
Mais, après avoir pris con­nais­sance de cette délibération, le président  de la Chambre de commerce de Kaolack  s’est estimé diffamé. C’est dans ce sens qu’il a porté plainte contre  les 12 membres du bureau pour diffamation. Car selon lui, cette délibération présentée dans le Journal officiel a porté atteinte à son honneur et à sa considération. La défense attend de voir si Serigne Mboup va interjeter appel.