Procès Khalifa Sall : Me El Hadj Diouf écarté du dossier

Me El Hadj Diouf ne plaidera pas dans l’affaire Khalifa Sall. C’est la décision du président du Tribunal correctionnel qui estime qu’en étant conseil de la mairie de Dakar, l’avocat s’oppose à l’Etat. Par conséquent, que c’est contraire à la loi.
Le verdict sur la constitution de Me El Hadj Diouf comme partie civile de la mairie de Dakar était très attendu. Le Tribunal l’a rejetée. En effet, c’est l’un des premiers points qui opposaient la défense aux avocats de l’Etat. Et d’ailleurs, ceux de Khalifa Sall avaient à leur tour réclamé le rejet de la constitution de l’agence judiciaire de l’Etat. Hier, après que Me Diouf a insisté sur l’annulation de toute la procédure, le président Malick Lamotte en a déduit qu’il défendait le maire de Dakar. «On connaît déjà votre position. Cela prouve que vous plaidez contre l’Etat du Sénégal», a fait remarquer le juge. Il signifiera à Me El Hadji Diouf par la suite qu’il ne pourra plus plaider dans cette affaire, rappelant que la loi dispose qu’un agent de l’Etat ne peut pas plaider contre l’Etat sur une durée de trois ans. Alors, qui va remplacer Me Diouf ? Le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mbaye Guèye, est en tout cas intervenu pour une médiation entre les différentes parties. Pour l’heure, il n’y a pas encore de suite, mais une autre interrogation est soulevée : La constitution de la mairie de Dakar a-t-elle été acceptée par le Tribunal ? A cette dernière question, des spécialistes confient que le juge tranchera après que les exceptions seront toutes vidées.
Entre-temps, Me Diouf a eu le temps de plaider pour la mairie de Dakar. «Tout le monde a violé la loi. L’Assemblée nationale, le gouvernement, la Chambre d’accusation, la Cour suprême parce qu’il (Khalifa Sall) n’a pas été entendu. Ses droits ont été ignorés et sabotés. On a demandé la levée d’une immunité parlementaire qu’on n’a pas reconnue.» Et sur la lettre circulaire du ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, pour l’application de la mesure édictée par l’Uemoa, il dira : «Comment une circulaire peut remettre en cause les dispositions de l’article 5 du Règlement 5 de l’Uemoa ?» En effet, la mesure est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2015, alors que le Sénégal n’a commencé l’application effective qu’après la publication de la circulaire, c’est-à-dire ce mois-ci.
msakine@lequotidien.sn