Benyamin Netanyahou a déclaré que le Hamas et le Jihad islamique allaient payer un «prix très lourd pour leur comportement belliqueux». Le Hamas a répondu être «prêt» si Israël veut une escalade.

Au lendemain de l’une des journées les plus violentes que la région ait connues depuis des mois, les échanges de tirs entre Israël et les forces palestiniennes se sont poursuivis, mardi 11 mai.
Dans la soirée, un immeuble résidentiel de treize étages s’est effondré dans la bande de Gaza après avoir été touché par un bombardement israélien. Cette tour abritait notamment des bureaux utilisés par la direction du Hamas, le mouvement islamiste qui dirige l’enclave palestinienne. Ses habitants, ainsi que les personnes vivant aux alentours, avaient été prévenus une heure avant cette frappe qu’ils devaient évacuer les lieux, selon des témoins. On ignore cependant si des personnes se trouvaient toujours sur place au moment du raid israélien.
Selon le ministère de la Santé à Gaza, les attaques israéliennes menées avec des avions de chasse et des hélicoptères de combat ont fait au moins 28 morts, parmi lesquels 10 enfants et quelque 125 blessés. Des commandants du Hamas et du Jihad islamique, second groupe armé de la bande de Gaza, ont par ailleurs péri dans ces frappes, ont confirmé ces groupes armés. L’Armée israélienne a annoncé avoir tué quinze membres du Hamas et du Jihad islamique dans la bande de Gaza, contre laquelle elle dit avoir mené 130 frappes en ri­poste à des tirs de roquettes.
Une source sécuritaire palestinienne a également fait savoir à l’Afp qu’un Palestinien avait été tué et un autre blessé par des tirs de l’Armée israélienne à un point de passage militaire près de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Trois Israéliennes tuées, Netanyahou menace
En représailles, le Hamas et le Jihad islamique ont tiré dans la soirée des roquettes sur Tel-Aviv, obligeant l’aviation civile israélienne à suspendre les vols à l’aéroport international Ben-Gourion pendant cette pluie de roquettes.
La branche armée du Hamas a affirmé avoir lancé 130 roquettes en direction de Tel-Aviv. Les autorités israéliennes n’ont pas détaillé combien de roquettes ont été interceptées par le système de défense aérienne «Dôme de fer». Depuis lundi soir et avant la salve sur Tel-Aviv, environ 480 roquettes ont été lancées par différents groupes palestiniens depuis la bande de Gaza vers Israël, selon l’Armée israélienne. Trois personnes ont été tuées côté israélien. Mardi soir, dans la ville de Rishon LeZion, située dans la banlieue de la ville côtière Tel-Aviv, une femme a été tuée dans des tirs de roquettes, a fait savoir la Police israélienne. Un porte-parole de la Police israélienne a ajouté qu’un bus avait été atteint par une roquette dans la ville voisine de Holon, mais qu’il était vide. Trois personnes dont une fillette de cinq ans ont été blessées dans cette ville, ont rapporté des secouristes israéliens.
Deux femmes avaient péri plus tôt dans la journée à Ashkelon, en lisière de la bande de Gaza, dans des frappes menées par des groupes armés palestiniens.
Dans la soirée, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a mis en garde les Palestiniens, déclarant que le Hamas et le Jihad islamique allaient payer un «prix très lourd pour leur comportement belliqueux» après les tirs de roquettes palestiniens depuis la bande de Gaza. «Nous sommes au plus fort d’une campagne importante», a-t-il dit à la télévision. Benny Gantz, le ministre de la Défense israélien, a surenchéri : «Il y a encore beaucoup de cibles dans le viseur, ce n’est que le début.»
«Si (Israël) veut une escalade, la résistance est prê­te. Et si (Israël) veut arrêter, nous sommes prêts aussi», a répondu le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans la soirée.
Le Monde