La campagne 2017/2018 de pomme de terre a démarré à Cayar avec la distribution des semences. Cette année, les producteurs maraîchers de la zone ont reçu 1 560 tonnes de semences pour des récoltes attendues de 75 à 80 000 tonnes contre 40 000 tonnes l’année dernière, pour un chiffre d’affaires qui pourrait atteindre 9 milliards de francs Cfa.
75 à 88 000 tonnes de récoltes sont attendues pour la campagne 2017/2018 de pomme de terre à Cayar, pour un chiffre d’affaires qui pourrait atteindre 9 milliards de francs Cfa, a indiqué Ndiaga Fall, président des producteurs de pomme de terre dans ladite commune. C’était au cours d’une cérémonie de la distribution de semences qui marque l’ouverture de la campagne de pommes de terre. Pour M. Fall, cette année, les producteurs maraîchers de la zone ont reçu 1 560 tonnes de semences pour des récoltes attendues de 75 à 80 000 tonnes contre 40 000 tonnes l’année dernière. Et cette année, poursuit-il, «des efforts importants ont été faits par tous les acteurs, soutenus par le gouvernement». Il fournit des chiffres : «L’année dernière, nous avons reçu en tout, 780 tonnes de semences et on a récolté 40 000 tonnes. Au total, 30 conteneurs de 26 tonnes de semences ont été déchargés à Cayar pour la campagne 2016/2017, contre 60 conteneurs pour 2017/2018. Et en termes de retombées financières, la récolte de l’année dernière a généré plus de 4,5 milliards de francs Cfa et avec le record de 75 000 à 80 000 tonnes prévu cette année, le montant va atteindre à coup sûr, les 9 milliards de francs Cfa.» Pour dire, selon le président des producteurs de pomme de terre de Cayar, «qu’un pas de géant a ainsi été fait, grâce à l’appui de l’Etat du Sénégal, via la Direction de l’horticulture et du ministère de tutelle qui a offert à la zone, 3 tracteurs, et consenti une subvention de 50% sur le prix des semences et de l’engrais». Dans la même lancée, la productrice, Mme Tiné Ndoye, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), estime qu’avec «les semences de qualité et la mise à disposition d’intrants et de matériel de production, toutes les conditions sont ainsi réunies pour aller vers des productions records». Surtout que, fera-t-elle noter, «il est bien établi que le sol, le climat et l’eau douce de Cayar sont favorables au maraîchage. Et devant une telle situation, il faut que l’Etat prenne les bonnes dispositions en bloquant à temps et pour toute la durée nécessaire, les importations de pomme de terre pour permettre aux producteurs d’écouler tranquillement leurs récoltes et de pouvoir rembourser sans anicroches les prêts consentis auprès des banques de la place».
Au-delà, le président des producteurs de pomme de terre de Cayar, Ndiaga Fall, est revenu sur les inquiétudes de ses pairs. Il s’agit surtout de la construction de forages d’une profondeur de 200 mètres dans la zone de Niayes, pour alimenter la capitale Dakar en eau potable. «Une telle démarche inquiète au plus haut point les producteurs qui peuvent se retrouver devant des difficultés pour trouver l’eau nécessaire à leurs activités agricoles», souligne-t-il. Pour lui, «l’alimentation en eau de Dakar est certes légitime et même stratégique dans le processus global de l’émergence, mais faudrait-il trouver d’autres zones d’implantation de ces forages, pour pérenniser l’activité agricole dans les Niayes, qui sont tout aussi stratégiques dans le processus de développement économique et social du pays». Surtout que, fera-t-il savoir, «la zone de Cayar porte la filière pomme de terre du Sénégal derrière les Indiens. Et il convient que les pouvoirs publics évitent certaines erreurs qui peuvent mettre en péril cette activité».
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