En moins de 4 mois d’existence, Keyzit Sénégal s’est imposée comme «la» maison de production musicale. Elle a signé Omzo Dollar, One Lyrical, Mamy Victory Keyshy, Carlou D, Safari, Adiouza et Ngaaka Blindé et distribue pas moins de 150 artistes. Son souhait est d’encadrer les talents pour créer une industrie musicale.

«L’industrie musicale sénégalaise est en avance par rapport à beaucoup de pays en Afrique. Il n’y a pas tout ce qu’il faut, notamment une meilleure organisation de la gestion des droits d’auteur. Chacun des acteurs présents dans l’industrie sénégalaise doit faire des efforts.» Moussa Wagué en est convaincu. C’est pourquoi le fondateur de la maison de disque Keyzit, un groupe d’une trentaine de sociétés, compte en premier faire des efforts allant en ce sens. En l’espace de 4 mois, ce n’est pas moins de 150 artistes que Keyzit Sénégal a signé en distribution et 8 en production ou licence. Son secret pour attirer les artistes, explique-t-il, c’est de connaître leurs besoins. «J’ai créé une maison de disque avec laquelle j’aurais voulu signer quand j’étais artiste. Avec mon groupe, on démarchait des maisons de disque pour sortir nos albums et elles refusaient. C’est pour cela qu’on les distribuait nous-mêmes. Et que d’autres groupes nous ont demandé de les distribuer. Par la suite, on a créé la première société basée sur la distribution. On a travaillé avec Sexion d’Assaut, Synik, Diams etc. mais on ne pouvait pas les garder quand ils avaient du succès. C’est comme ça qu’on a intégré le volet production», a informé Moussa Wagué hier en conférence de presse pour expliquer son précoce succès au Sénégal.
Bien qu’étant créée en avril passé, Keyzit Sénégal, dirigée par Emmanuelle Ricour, n’a pas mis du temps à se positionner dans le paysage musical sénégalais. Omzo Dollar, One Lyrical, Mamy Victory Keyshy, Carlou D, Safari, Adiouza et Ngaaka Blindé ont tous signé avec elle, certainement séduits par son «professionnalisme». En effet, Keyzit Sénégal a 7 pôles que sont, entre autres : «L’édition, la distribution, la communication, le trading, le média et le booking». «Ils n’ont plus rien à prouver ici. C’est pourquoi nous essayons de les faire connaître à l’international», a déclaré Moussa Wagué. Qui informe que Ngaaka Blindé et Adiouza sont actuellement en déplacement pour ces raisons.
Faisant un diagnostic du secteur de la musique, Moussa Wagué informe qu’un studio de musique de qualité optimale va être implanté au Sénégal. «J’ai remarqué qu’en Afrique les artistes ne produisent pas dans les conditions de qualité optimale. Ils travaillent souvent dans des home-studios. Bien qu’étant pratique, les home-studios ne donnent pas des sons de qualité. Et pour résoudre ce problème, nous testons le studio Qrono. Il sera implanté dans chaque pays ou Keyzit est présente. En septembre, le premier studio sera opérationnel et on va l’implanter partout», a-t-il promis. Avant d’ajouter : «Les offres de distribution en streaming ou téléchargement ne sont pas spécialement adaptées en Afrique. On a une équipe d’informaticiens, nommée We­nesis et basée au Canada, qui travaille sur une plateforme de distribution que les artistes vont utiliser. Elle sera une plateforme spéciale pour l’Afrique. Elle verra le jour en 2018.»
S’agissant du booking, un festival itinérant appelé Keyzit Africa festival est en gestation. Il devrait permettre aux artistes de cette maison de disque de faire le tour de l’Afrique pour se produire.
Keyzit est née en 2010 en France. L’objectif était de pouvoir conserver les talents dénichés et qui ont fini par avoir un succès international. Mainte­nant, c’est un groupe de 30 sociétés «qui n’a pas de petits moyens ni de gros moyens comme les majors». Le groupe a des filiales au Royaume Uni, au Canada, aux Usa, au Mali, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin, au Burkina Faso et récemment au Sénégal. Il s’occupe de la production, de la distribution, des royalties. Bref, Keyzit fait tout ce que font les majors compagnies.
mgaye@lequotidien.sn