En partenariat avec le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica) du ministère de la Culture et de la communication, et la Délégation Wallonie Bruxelles international (Wbi), l’association Fotti organise, dans le cadre de son programme de formation artistique dans les régions du Sénégal, à Thiès, une session de formation au profit de jeunes acteurs, depuis le mardi dernier.
Par Ndèye Fatou NIANG
(Correspondante)
12 jeunes de différentes régions du Sénégal sont en conclave à Thiès. Une session de formation de dix jours initiée par l’Association Fotti dans le cadre de son programme de professionnalisation et d’insertion professionnelle des jeunes acteurs formés à travers les régions. En effet, l’atelier vise à mieux outiller les jeunes sur les métiers de l’audiovisuel et du cinéma. L’objectif, d’après les explications du président de l’Association Fotti, Ives Pereira, consiste à «apporter la technologie et le savoir-faire nécessaires à ces jeunes pour qu’ils puissent être des professionnels dans ce métier». Pour cela, indique-t-il, «les bénéficiaires sont encadrés par des professionnels autour de 5 modules, à savoir la réalisation de web documentaire, les techniques d’écriture en fiction et la production. Egalement, un module sur les techniques de montage, prise de son, mais aussi sur le casting et le jeu d’acteur». Lesquels modules, poursuit M. Pereira, seront repris tous les deux ou trois mois par les apprenants, et ce, pendant les deux ans que dure la formation.
«Cette formation est une nouvelle académie qu’on a ouverte, parce qu’auparavant, on œuvrait dans la professionnalisation des arts de la scène, c’est-à-dire le théâtre et les métiers qui tournent tout autour. Donc cette année, avec l’apport du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica) du ministère de la Culture et de la communication, et de la Délégation Wallonie Bruxelles international (Wbi), on a ouvert cette académie en audiovisuel et cinéma», renseigne le président de l’Association Fotti. «Nous agissons suivant les besoins exprimés par les jeunes au niveau des centres culturels régionaux en particulier. Ce pour participer à améliorer et à approfondir leurs connaissances pour qu’ils puissent vivre et survivre de leur métier. On avait commencé par le théâtre et cette fois, on a vu que l’audiovisuel et le cinéma sont un nouveau secteur, et beaucoup de jeunes s’y adonnent avec l’avènement des téléfilms. Mais malheureusement on remarque qu’il y a un manque de professionnalisme ou plutôt un déficit en formation», ajoute-t-il. D’où l’intérêt, selon lui, de cette formation pour «renforcer les capacités des jeunes qui nous ont exprimé leurs besoins en ce sens».
Le rôle de l’Association Fotti consiste à «favoriser ces rencontres avec des professionnels», d’où le nom «Fotti» qui signifie «rencontre». Des rencontres fructueuses entre professionnels et des jeunes qui «ambitionnent de vivre décemment de ce métier qui tourne autour du cinéma et de l’audiovisuel». La réalisatrice et productrice Belge, Judith Langerome, chargée de former les jeunes sur le thème : «Réalisation, écriture, documentaire et fiction», a pour sa part fait savoir que l’objectif c’est que «les jeunes puissent, eux-mêmes, porter une œuvre audiovisuelle et cinématographique du point de vue réalisation, voire des métiers plus techniques comme l’assistanat, la réalisation, la prise de vue d’images et de son, la production, mais également le jeu d’acteur-comédien de cinéma». Le «très bon niveau» des apprenants ayant séduit Mme Langerome, qui trouve ses «élèves très motivés, très attentifs», la formatrice prend ainsi plaisir à «leur proposer deux exercices en documentaire, où chacun va réaliser un documentaire entre 5 et 10 minutes avec un sujet individuel qu’il aura choisi, où il va pouvoir exercer un point de vue d’auteur-réalisateur». L’autre exercice en fiction consiste à «faire un remake d’une séquence d’un film qu’on a choisi en commun, dans lequel, aussi, ils vont pouvoir insuffler leur propre point de vue sur le monde et sur la société».
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«En tant que étudiante, cette formation m’offre la possibilité de pouvoir cocher mes idées si j’ai des besoins de faire des documentaires ou de réaliser des films, ou bien même, en tant que actrice, ça m’aide à augmenter mon bagage en tant que comédienne. Aujourd’hui au Sénégal, il n’y a pas beaucoup d’écoles qui forment dans le cinéma et l’audiovisuel. Et si on veut avoir une certaine formation, il faut aller en Europe ou dans les pays arabes alors qu’on n’a pas tous les moyens de le faire. Donc cette formation est une chance, une opportunité pour se perfectionner. On ne peut être un comédien au Sénégal sans penser jouer, écrire ou réaliser des films. C’est pourquoi il faut avoir un certain bagage dans le domaine du cinéma. Pour dire, si on a la chance d’être comédien et d’avoir la possibilité de faire une formation cinématographique, c’est un gain de plus.»
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