Aujourd’hui, 8 mars, Journée internationale de la Femme, Adja Ndèye Tagui Danfakha, présidente des Bajenu Gox du Centre de santé Nabil Choucair, est une femme épanouie dans son travail : être au service des autres. Elle partage l’impact et l’ampleur des actions menées par ces femmes vaillantes dans leur noble mission.Par Ousmane SOW –

Elles sont l’ombre, mais elles ramènent des gens en pleine lumière. Actrice de mobilisation sociale et de transformation des normes sociales d’inégalités de genre pour une utilisation des services de santé maternelle, infantile et des adolescents (es) au Sénégal, le chemin vers la reconnaissance n’a pas été sans obstacles. Adja Ndèye Tagui Danfakha, présidente des Bajenu Gox du district Nord, Centre de santé Nabil Choucair évoque une époque où les Bajenu Gox étaient mal perçues, mêmes accusées par certains de pactiser avec les forces obs­cures. « Les Bajane Gox étaient mal vues par la population. On a vu qu’il y avait même des religieux qui disaient aux familles que les Bajenu Gox sont des Seytane yoor yoor », surtout lorsqu’il s’agissait de conseiller aux femmes de se faire planifier pour espacer les naissances. Mais aujourd’hui, l’histoire nous a donné raison parce que, se sont même les maris qui accompagnent leurs épouses au poste de santé pour faire des visites prénatales mais aussi la planification familiale », confie-t-elle avec assurance. Les temps ont changé. Leurs résultats ont été impactant. Adja Ndèye Tagui Danfakha, a souligné l’engagement quotidien de son équipe au sein du centre de santé de Nabil Choucaire qui polarise les communes de Parcelles assainies, Camberène, Patte d’Oie et Grand-Yoff. « Nous sommes présentes ici du lundi au vendredi, où nous tenons des causeries, assurons des consultations prénatales, des vaccinations pour les enfants de 0 à 5 ans, ainsi que des soins pédiatriques pour les enfants de 0 à 14 ans», a-t-elle déclaré, mettant en lumière l’omniprésence de ces femmes bienveillantes au cœur des communautés. Les Bajenu Gox ne se cantonnent pas aux structures de santé, mais s’aventurent également dans les quartiers pour sensibiliser les familles et les groupements de femmes. «Nous sommes aussi dans les quartiers pour tenir des causeries avec les familles, les groupements de femmes et les sensibiliser. Et surtout, il y a un autre projet qui est là : « And fagaru Aar yaay, Aar doom », des Bajane y travaillent énormément. Donc, ces braves femmes sont des pionnières, des actrices essentielles qui croient en leur mission de Bajenu Gox. Les Bajane Gox peuvent suivre une femme enceinte de la conception jusqu’à l’accou­chement», souligne Adja Ndeye Tagui Danfakha. Célébrant une victoire acquise au prix d’un engagement sans faille, Adja Ndeye Tagui Danfakha témoigne : « Au début du projet, c’était un engagement volontaire. Notre objectif, c’était de servir notre communauté, servir les femmes. On prône la santé de la mère et de l’enfant. Depuis l’année dernière, on a été réconforté par le président Macky Sall qui est venu avec un partenaire pour nous motiver ce qu’on n’a jamais eu ». Pourtant, malgré les promesses, les fonds attendus tardent à se concrétiser. « Nous n’avons pas encore reçu les 25000 francs CFA promis depuis juillet », déplore-t-elle. Cependant, l’espoir demeure, et elle exprime sa gratitude envers le Président Macky Sall pour son soutien continu. « Au dernier Conseil des ministres, mercredi 28 mars 2024, il a été question de cet engagement du président de la République. Le Premier ministre Amadou Ba a sollicité le ministre des Fi­nances et ministre de la Santé pour que cette motivation présidentielle vienne s’ajouter à la motivation du partenaire. Et j’espère que ça ne va pas tarder à venir », espère-t-elle. Pour­suivant son odyssée, Adja Ndeye Tagui Danfakha est également attribuable à leur présidente nationale, Ndèye Fatou Diallo, qui n’a cessé de plaider leur cause auprès des autorités et des bail­leurs. « Nous devons cette motivation à Ndeye Fatou Diallo, notre présidente nationale parce que, c’est elle qui a talonné les autorités et les bailleurs », a-t-elle conclu.