Il assainit et sensibilise. Il impacte et inspire. Il dénonce et participe à la formation des jeunes de sa communauté. Medza Ndoye, hip-hopeur, est un fervent défenseur de l’environnement.  

Il se voyait rappeur. Il s’essayait déjà aux rimes, mais son nom de scène ne fera pas le tour des émissions de rap. Feu et fougue sont restés, cependant, et ont été convertis et redirigés vers autre chose d’aussi engagé que le hip-hop. Et parce que les mots ne suffisaient plus pour dire les maux dont souffre Bargny, «je me suis dit qu’il serait important de faire des actions qui sont plus palpables», affirme l’ancien Mc qui ne s’est pas débarrassé de son pseudo, Medza. Médoune Ndoye met ainsi en place en 2012, le Club de réflexion et d’action citoyenne (Crac). Ses dires sont aujourd’hui rimés avec des termes tels que «sensibilisation», «nettoyage», «écoresponsables»…

Son engagement pour la préservation de son fief se justifie par le fait, dit-il, que c’est un lieu «hyper agressé».

Vu sa position géographique, «Bargny est un véritable désastre écologique» parce que tenaillée par «des entreprises qui sont classées en catégorie 1 (à haut risque, Ndlr) à l’image de la cimenterie Sococim Industries, de la centrale à charbon», sans compter l’installation d’un port minéralier et vraquier. L’une des causes de la situation d’étouffement de Bargny reste l’avancée de la mer. Et qui fait partie des sujets qui préoccupent le Crac de Bargny. Medza Ndoye traverse les rues de Bargny Géej, direction la mer. Elle est calme, mais ce n’est pas tout le temps qu’elle l’est. Devant elle, des maisons… plutôt, ce qu’il en reste. Les eaux ne grignotent plus. Elles avalent. Pour amoindrir l’effet de leur fureur, Medza pense brise-lame et digue de protection. L’Agence française de développement, sollicitée. Les autorités sénégalaises, interpellées. Pour le moment, rien ! Mais, rassure M. Ndoye, «on va continuer les démarches, on va continuer les ateliers pour inviter la communauté et les investisseurs à réagir dans ce sens». Riz, lit, distribution à l’occasion de la colère des eaux : désolants souvenirs. D’autant plus que la promesse du chef de l’Etat de reloger les impactés reste à l’état de promesse. «Continuer les ateliers», les sensibilisations par rapport à la cause environnementale au niveau des écoles et inspirer les jeunes.

A l’image de Maodo Ngom, du Crac depuis 2016, qui témoigne : «je le regardais avec fierté dans ses actions et j’ai voulu être comme lui. Il m’a beaucoup inspiré de par son engagement citoyen», dit celui qui confirme que «les actions de Medza ont un impact positif significatif à Bargny».

Les actions menées par Medza pour la préservation des plages, l’assainissement, ne se font pas forcément dans une perspective d’affrontement frontal vis-à-vis des entreprises dont l’action impacte négativement l’environnement de Bargny. Des collaborations se font avec elles, notamment dans le cadre de la Rse. Diverses formations sont ainsi organisées pour les jeunes de la communauté.