Madeleine Cécile Diatta, lauréate de la deuxième édition du prix Kalama de la performance féminine, organisée par Initiative insertion professionnelle 2Ip, est une dame dont l’engagement est salué de tous à Kolda.
Elle est souriante. Elle est aussi rassurée. Lauréate du Kalama d’or de la deuxième édition organisée par l’Initiative insertion professionnelle (2Ip), Madeleine Cécile Diatta, diplômée en marketing, est une femme connue et réputée à Kolda. Elle a obtenu ce prix grâce à son initiative entrepreneuriale et à ses performances dans ce domaine. Très entreprenante, elle se meut dans différents domaines d’activités. Elle s’active dans la vente des produits cosmétiques, alimentaires, la commercialisation de légumes et de produits halieutiques. Aussi, elle s’emploie dans l’aviculture, l’élevage de petits ruminants et le maraîchage. Les résultats qu’elle a obtenus dans ces activités ont séduit le jury du Kalama d’or 2018.
Souriante, visage barré par une grosse banane, la jeune dame a exprimé toute sa satisfaction, après avoir remporté le prix, tout en saluant le courage et l’esprit d’entreprise des braves femmes de Kolda. «Je viens de franchir un pas dans la réalisation de mes rêves et je compte aller plus loin», dit-elle. Très décidée et engagée à relever le défi de l’autonomisation des femmes du Fouladou, elle a appelé toutes ses collègues au travail et à redoubler d’efforts dans leurs activités respectives pour enfin sortir la région de l’ornière, en bâtissant un Kolda nouveau mis sur les rampes du développement. Un modèle d’exemple qui a inspiré plus d’un. La première édition organisée en 2017, sous la présidence effective de M. Mamadou Talla, ministre de la Formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’artisanat (Mfpaa), a été placée sous le sillage des financements obtenus par les femmes et des formations données par l’Office national de Formation professionnelle (Onfp).
A cette occasion, cinq lauréates ont été distinguées au vu des performances démontrées dans le développement de leurs activités et l’utilisation des acquis de la formation. Pour cette deuxième édition, elle a été organisée dans le cadre de Initiative insertion professionnelle (2IP), impulsée par Sanoussi Diakité, expert en formation professionnelle et dispositifs d’insertion, par ailleurs Directeur général de l’Office national de Formation professionnelle avec comme objectif accompagner et encadrer les jeunes et les femmes du département de Kolda pour les permettre à la fois de capter des opportunités d’emploi et de développer des initiatives entrepreneuriales. Sur un total de 219 femmes ayant postulé en renseignant, 40 parmi elles ont été finalement présélectionnées par le jury d’experts. Après une enquête sur le terrain auprès des 40 présélectionnées, dix finalistes ont été choisies et devant rivaliser pour s’adjuger le prix Kalama 2018. Parmi ces dix nominées qui ont toutes été honorées et distinguées devant un public venu nombreux, trois lauréates ont été choisies par ordre de mérite pour recevoir respectivement le Kalama de bronze, d’argent et d’or. Ainsi, Madeleine Cécile Diatta sort comme la lauréate de Kalama 2018 avec un trophée Kalama d’or, une enveloppe de 500 mille F Cfa, un lot de ravitaillement et de matériels pour son activité économique en plus d’une attestation en reconnaissance de ses performances entrepreneuriales. Safiétou Bocoum et Ramatoulaye Baldé ont respectivement reçu le Kalama d’argent avec une enveloppe de 300 mille F Cfa plus un lot de matériels, de ravitaillement et un Kalama de bronze avec une enveloppe de 200 mille F Cfa plus un lot de ravitaillement et de matériels.
Venu présider la cérémonie, le préfet du département de Kolda, Makhtar Diop, a salué la performance et la bravoure des femmes de Kolda. A l’en croire, «aucune société ne peut se développer sans la femme». C’est pourquoi, il a salué et magnifié cette initiative de 2IP visant à récompenser les performances entrepreneuriales des femmes. Ce qui est, selon lui, «un bel exemple à perpétuer» pour les accompagner dans leurs efforts entrepreneuriaux et d’autonomisation. Pour sa part, le directeur de l’Insertion professionnelle du ministère de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, André Almamy Fodé Fossar Souané, a eu du mal à contenir son émotion après la projection d’un petit reportage sur les lauréates de la première édition. En regardant les images, les souvenirs «se bousculaient dans ma tête». La bravoure des femmes n’est plus à «démontrer dans le développement» de ce pays car malgré les maigres moyens parfois et des conditions de travail difficiles, elles arrivent à «réaliser des merveilles» comme l’illustrent bien les lauréates du prix Kalama de la première édition. «Félicitations au promoteur de cette initiative», Sanoussi Diakité, qui est connu pour «son ingéniosité, son sérieux et son attachement à son terroir». Les femmes de Kolda ne diront pas le contraire pour se féliciter des efforts de M. Diakité pour l’amélioration des conditions des populations de Kolda, notamment des femmes.
C’est le cas de Kadidiatou Kandé, l’une des lauréates de la première édition du prix Kalama. Demeurante au village de Médina Namo sis à 8 km de la commune de Kolda, dans la commune de Dioulacolon, cette dernière et ses camarades parcourent 16 kilomètres au quotidien pour s’occuper de leurs jardins maraîchers érigés auprès du bras de fleuve dénommé Wayanga, qui prend sa source dans le fleuve Casamance. Elle confie : «L’obtention du prix Kalama m’a permis de diversifier mes activités génératrices de revenus. J’excellais dans le maraîchage, mais depuis que j’ai obtenu ce prix, je m’investis dans l’aviculture et l’élevage de petits ruminants. Cette diversité m’a permis d’accroître ces activités génératrices qui vont crescendo. Mon souhait est de voir une pérennisation du prix Kalama afin qu’il puisse bénéficier à toutes les femmes de Kolda. Nous exprimons à M. Sanoussi Diakité toute notre satisfaction pour ce qu’il ne cesse de faire pour améliorer les conditions d’existence des femmes et de toutes les populations de Kolda.»