Barthélemy Dias compte ressusciter le projet des 20 milliards relatifs à l’emprunt obligataire, qui avait créé des tensions en 2015, entre la Ville de Dakar et l’Etat. Le candidat de Yewwi askan wi à Dakar, prévient le gouvernement que Dakar n’acceptera plus d’être humiliée.Par Babacar Guèye DIOP

– Ce fut l’une des premières frictions entre le Président Macky Sall et le maire de Dakar, Khalifa Sall. On est en 2015 : la Ville de Dakar, dirigée par Khalifa Sall, réélu haut la main en 2014 et potentiel adversaire de Macky Sall, lance un emprunt obligataire de 20 milliards de francs. Mais, le projet est bloqué par le gouvernement à travers le ministre des Collectivités locales, Abdoulaye Diouf Sarr, et le ministre des Finances, Amadou Bâ. Lors du lancement de son programme comme candidat à la Ville de Dakar hier, à Baobab, Barthélemy Dias a annoncé son intention de remettre sur la table ce projet. «Le fameux projet obligataire lancé par Khalifa Sall, sera réactualisé et accepté par l’Etat du Sénégal. J’appelle le Président Macky Sall à accepter cet emprunt, parce que c’est un administré de Dakar. Cette façon de vouloir humilier le Peuple de Dakar, je vous dis : ça ne passera plus», a averti Barthélemy Dias.

Attaque sur le bilan de Diouf Sarr
Après ces divergences, il s’est posé la question de la collaboration entre la Ville de Dakar et l’Etat du Sénégal. A la question, allez-vous travailler avec l’Etat ? Barthélemy Dias lâche un sourire narquois devant la foule du complexe Patrick Sémédo. «Il est diffusé une thèse selon laquelle pour qu’un maire travaille bien, il doit être de la mouvance présidentielle. Mais, les maires de cette mouvance n’ont pas de bilan», a déclaré le maire de Mermoz-Sacré Cœur. Devant Khalifa Sall et les 19 candidats de commune de Yaw, Dias-fils s’est attaqué à son adversaire Abdoulaye Diouf Sarr, sans le citer. «On parle de maire de la mouvance présidentielle, qu’il nous dise ce qu’il a fait avec 14 milliards en 7 ans (le budget de la mairie de Yoff est de 2 milliards)», a-t-il ajouté, assurant qu’il «compte travailler avec l’Etat».

«On a diabolisé la Ville de Dakar»
Pour l’ancien député socialiste, l’équipe de Khalifa Sall avait l’ambition et la détermination de construire la capitale. «Dakar doit redevenir une ville. Malheureusement, le pouvoir a empêché le maire de Dakar de travailler. On a saboté ses projets, diabolisé la Ville de Dakar et on a cherché à humilier Dakar», a déploré Barthélemy Dias. Ce dernier a informé que la Ville de Dakar a un budget potentiel, qui tourne entre «80 et 100 milliards». «Je m’adresse aux fonctionnaires du ministère des Finances : la Ville de Dakar compte prendre tout ce qui lui revient comme budget. Il n’est plus question que des gens s’enrichissent sur le dos de la Ville de Dakar. Ces fonctionnaires multimilliardaires, c’est terminé», a lancé M. Dias, annonçant la création d’une Banque de développement dakaroise.
Avec son programme «Dakar bi nu bokk», Dias-fils s’est engagé à «construire dans un élan commun, une ville du vivre ensemble». Il est composé de six axes stratégiques, une centaine de propositions et 11 mécanismes de financement. Comme Diouf Sarr, Barthélemy Dias a promis un hôpital aux Parcelles Assainies, une maternité à Grand-Yoff, entre autres promesses. Il a conclu : «L’aube d’une ère nouvelle se lèvera dans notre Ville, le 23 janvier. L’avenir de Dakar, c’est nous qui le ferons. Nous allons mobiliser toutes les compétences de notre ville, qui se développera par la volonté et l’inventivité de chacun. Ce sera un Dakar de toutes les énergies et de tous les âges.»
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