Le Premier ministre a recommandé la mise en place d’un mécanisme de monitoring articulé autour du Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar) et un mécanisme de collecte d’informations, afin de régler ce paradoxe de l’augmentation simultanée de la production rizicole et des importations.

Paradoxale. La production rizicole locale a augmenté en 2016 en même temps que les importations de cette denrée de première nécessité. «Les importations  ne baissent pas de façon significative en proportion au volume de notre production», a expliqué hier le porte-parole du gouvernement à l’issue de la réunion interministérielle sur la commercialisation du riz paddy et du riz blanc.  Selon Seydou Guèye, en 2013, la production locale était de 436 mille 153 tonnes et en 2016,  le pays a produit 950 mille 779 tonnes. «Dans la même période, nous sommes partis d’un volume  d’importation de riz de 918 mille tonnes de riz en 2013, à un volume en 2016, de 851 mille tonnes d’importation, même s’il y a une baisse relative». Cette situation n’est pas spécifique au Sénégal. D’après M. Guèye, les dernières études sur la question de la corrélation des importations et la consommation donnent à peu près le même profil dans la Cedeao où le Sénégal et le Nigéria connaissent une baisse légère de l’importation par rapport à la production.
Si cette baisse des importations au Sénégal est imputable à l’augmentation de la production,  au Nigéria on l’impute aux mesures tarifaires, selon le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural. Papa Abdoulaye Seck d’informer qu’entre 2013 et 2016, la production locale a augmenté de 35%. «En  tout, on a  eu une baisse des importations d’environ 6% par an. Nous sommes dans une bonne dynamique, parce qu’on tend de plus en plus vers une très forte corrélation entre production et niveau d’importation. Ce qui constitue un cas d’exception dans la Cedeao».
Pour régler le paradoxe à partir de la fiabilité  de nos données et statistiques, il a été recommandé la mise en place d’un système de monitoring dédié au Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar) afin d’avoir des statistiques départementales et un mécanisme d’évaluation de l’offre et de la demande.
Pour une bonne commercialisation de la production rizicole, le gouvernement a décidé, au cours de la réunion interministérielle sur la question, de mettre en place une plateforme de commercialisation  dont les principaux axes de travail portent sur les mécanismes de régulation, de l’amplification et de contractualisation pour élaborer des partenariats gagnant-gagnant.
Le Premier ministre a recommandé d’intégrer toutes les rizeries dans cette plateforme ainsi que toutes les associations de producteurs en vue de renforcer le dialogue entre les différents acteurs et d’avoir les mécanismes fiables de collecte du riz paddy  qui puissent prendre en charge tous les aspects de l’offre et de la demande. Mohammed Boun Abdallah Dionne a demandé d’organiser une réunion de la plateforme avec les différents partenaires financiers pour la prise en charge immédiate des 18 mille tonnes de riz paddy qui sont dans la vallée et de riz blanc  en vue de démarrer cette campagne dans les meilleures conditions.
Il a aussi engagé le comité qui fixe le prix du riz de travailler sur la baisse  du prix  du paddy et du riz blanc.
ksonko@lequotidien.sn