L’inscription pour le Programme de logements sociaux est ouverte depuis vendredi dernier sur la plateforme mise en place par le ministère de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique. Ce projet de construction de 100 mille logements sur 5 ans a pour objectif de permettre aux ménages à revenu faible d’avoir accès à un logement décent grâce au système location-vente.

Les Sénégalais qui veulent faire partie du Programme de logements sociaux mis en place par le gouvernement peuvent désormais s’inscrire. La campagne d’inscription pour ces logements a été lancée vendredi dernier. Ce projet vise la construction de 100 mille logements dans les 5 prochaines années, 60% sur l’axe Dakar-Thiès-Mbour et 40% dans toutes les villes du Sénégal de plus de 10 mille habitants. Lors de la cérémonie de lancement de la plateforme d’inscription, le ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique est revenu sur quelques modalités de ce programme. Selon Abdou Karim Fofana, sur les assiettes foncières mises à disposition, 50% sont destinés aux logements sociaux (les ménages qui ont un revenu inférieur ou égal à 450 mille), 20% à la diaspora et 30% pour les Sénégalais qui ont des revenus beaucoup plus élevés. Poursuivant ses explications, il informe que les ménages à revenu faible ou irrégulier pourront acquérir une villa ou appartement en location-vente à 10 ou 12 millions payables sur 15 à 25 ans. D’après lui, les ménages «seront alors en mesure d’accéder à la propriété en s’acquittant d’un loyer compris entre 60 mille et 100 mille francs par mois».
Concernant le financement de ces logements, le ministre de l’Urbanisme précise que «l’approche retenue n’est pas de recourir à la commande publique». Il s’agit, d’après lui, d’une stratégie d’accompagnement, en baissant les coûts de production et en rendant solvables les demandeurs. Abondant dans le même sens, le directeur de la Construction et du logement souligne que c’est sur la partie liée au foncier, à l’aménagement et l’exonération fiscale que l’Etat va s’appuyer pour réduire le coût du logement. Ousmane Wade informe qu’un Fonds de l’habitat social sera mis en place avec comme source la taxe sur le ciment. L’objectif de ce fonds, explique M. Wade, est de garantir les Sénégalais qui n’ont pas les moyens, c’est-à-dire une partie importante de la population exclue par le système bancaire. Rappelant que c’est le secteur privé qui va construire avec l’accompagnement de l’Etat, M. Wade informe qu’il est prévu une signature de convention de cahier de charges avec les promoteurs immobiliers. Lors de cette rencontre, le directeur de la Construction et du logement a aussi fait savoir que 200 milliards de francs Cfa sont nécessaires pour financer ce projet.
Revenant sur la plateforme qui a été lancée, le ministre de l’Urbanisme renseigne que c’est «un outil d’analyse et de cartographie de la demande en logements dans notre pays». Selon lui, «les données recueillies permettront de prendre en compte la spécificité de chaque demandeur». Cet outil, renseigne-t-il, permet de connaître «l’origine du demandeur, son revenu, sa situation matrimoniale, la taille de sa famille et le département où il souhaite acquérir un logement». De même, M. Fofana assure que le point sur la situation réelle de la demande de logement au Sénégal sera fait chaque mois. Il a par ailleurs précisé que les informations fournies par le demandeur seront vérifiées avant la validation du dossier. Quid de ceux qui n’ont pas accès à internet ? Le ministre informe que «des formulaires seront disponibles dans toutes les préfectures et sous-préfectures du Sénégal». Il est prévu également de mettre en place «des équipes itinérantes qui vont parcourir le Sénégal, mais surtout les centres artisanaux, les marchés». Abdou Karim Fofana a également parlé des opportunités à saisir dans le cadre de la construction de ces 100 mille logements. Il s’agit, d’après lui, des matériaux locaux qui seront utilisés et surtout des emplois estimés à un million qui seront générés par ce programme durant les 5 prochaines années.