L’agence Onu-Femmes a ouvert, mardi, dans le cadre du Programme «Des villes sûres et des espaces publics sûrs pour les femmes et les filles», un atelier de trois jours à l’intention des éléments de la Police nationale pour une meilleure sécurisation des lieux publics, a constaté l’Aps. «Les données que nous avons, montrent de plus en plus que les filles, les femmes subissent des agressions verbales, des agressions physiques, allant jusqu’aux violences sexuelles dans les marchés, les écoles (…)», a déclaré Arlette Mvondo, représentante-résidente d’Onu-Femmes au Sénégal, lors de la cérémonie d’ouverture dudit atelier.

Selon elle, la Police nationale est un partenaire privilégié du programme «Des villes sûres» et avec qui l’agence onusienne est en partenariat depuis 2019 pour travailler sur les questions de prévention et de sécurisation. «De par sa mission régalienne, la police a pour mission justement d’assurer l’ordre public et la sécurité des citoyens et des citoyennes. C’est dans ce cadre que nous avons initié ce partenariat pour mettre en place des mesures qui permettront justement de dissuader et sécuriser les différents espaces publics», a-t-elle expliqué.

La représentante-résidente d’Onu-Femmes au Sénégal a affirmé que cette formation va permettre aux agents de police de comprendre déjà la problématique en termes de violences basées sur le genre, qui s’inscrit dans un aspect plus large des droits humains. Il sera également question, selon Mme Mvondo, de voir tout l’arsenal légal et juridique qui existe au Sénégal, un «arsenal très impressionnant», pour protéger les droits des femmes et des filles. Pour sa part, la Commissaire de police Bintou Guissé, Conseillère technique en charge de l’administration et du genre du Directeur général de la Police nationale, a soutenu que cette formation va aider les forces de police à se rapprocher davantage de la population. «Notre objectif est de nous rapprocher davantage des populations, des communautés, et cet atelier ne fera que renforcer nos prérogatives de tous les jours, c’est-à-dire comment mieux prendre en compte ces questions de violences dans les espaces publics», a-t-elle déclaré.

Evoquant le cas des stades, la Commissaire de police estime que cette formation aidera également à mieux intégrer les femmes dans les fouilles pour arriver à une détection préventive des cas de violences basées sur le genre. «Nous sommes dans cette dynamique de déployer les femmes sur tout le territoire national du Sénégal, mais aussi de les intégrer dans tous les dispositifs sécuritaires pour vraiment mieux prendre en charge ces questions» de violences, a insisté la Commissaire Bintou Guissé.

Elle a rappelé que ces formes de violence qu’on appelle violences basées sur le genre, sont des infractions pénales qui sont prévues et punies par la loi. «Le harcèlement, le viol, l’attentat à la pudeur, les coups et blessures volontaires, et j’en passe, sont prévus et punis par la loi. Donc toute personne qui commet ces actes est passible de peine devant les cours et tribunaux», a-t-elle averti.
Le ministère de la Famille et des solidarités, la Coopération espagnole et la ville de Guédiawaye (ville-pilote) ont pris part à cette cérémonie d’ouverture.