Le chef de l’Etat veut que les mesures issues du Conseil présidentiel soient mises en œuvre en mode fast track. Hier, à la fin de la rencontre, Macky Sall a demandé à son Gouvernement de finaliser le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes, Xëyu ndaw ñi, qu’il a validé, avant fin avril.

Après plusieurs heures d’échanges avec les jeunes, le secteur privé et les partenaires sociaux, le président de la République a pris un certain nombre de décisions. Macky Sall a d’abord validé le Programme d’urgence pour l’emploi et de l’insertion socio-économique des jeunes, sous réserve des précisions et observations pertinentes qui ont été soulevées et qui y seront intégrées. Dans la même dynamique, il a donné des instructions au Gouvernement de finaliser ledit programme avant le 30 avril 2021. Le chef de l’Etat a ainsi informé que «le Gouvernement prendra les dispositions nécessaires pour le recrutement des 65 000 jeunes à partir du mois de mai en veillant aux exigences d’inclusion et d’équité territoriale». Concernant ce recrutement, Macky Sall souligne que «l’Agence nationale de la statistique et de la démographie sera mise à contribution en tenant dûment compte des spécificités et des potentialités de chaque terroir». Autre mesure prise, c’est la poursuite «du projet de construction des centres de formation professionnelle à l’échelle de département». M. Sall a aussi réitéré que «le budget de la convention Etat-employeurs sera porté de 1 à 15 milliards».
Ainsi le ministre des Finances et celui de l’Emploi «prendront les dispositions nécessaires à cet effet». Poursuivant ses propos, il indique que «les ministres en charge de la Jeunesse, de l’emploi, du Commerce et de l’Economie, en relation avec les gouverneurs de région, proposeront dans les meilleurs délais, les modalités de mise en place de pôles emploi et entreprenariat pour les jeunes et les femmes au niveau de chaque département». D’après lui, «ces pôles serviront de guichet unique comme cadre d’accueil».
Sur la mise en place d’un guichet unique pour les structures en charge de l’emploi, M. Sall a décidé d’aller vers la fusion. Seulement, prévient-il, «cela prendra plus de temps, mais on les mettra tous dans un guichet unique dans un même lieu». Invoquant la démarche, il explique que «l’Anpej va accueillir les jeunes pour les orienter et la Délégation rapide à l’entreprenariat va financer. Donc l’Anpej, la Der, le 3Fpt et dans une certaine mesure le Fongip, l’Adepme ou l’Apix seront également dans ce pôle emploi et dans ce guichet unique». S’agissant des lieux d’accueil, il soutient que les espaces «Sénégal-service qui sont déjà construits seront mis à contribution, de même que l’Apix pour accueillir dès le mois de mai l’ensemble de ces guichets uniques à travers les 45 départements du Sénégal».
Pour plus de transparence dans les financements, le chef de l’Etat a pris la décision de mettre en «place un identifiant et une base de données unique des bénéficiaires». Cette fois-ci, promet le Président, «il n’y aura aucun blocage par la commission des données personnelles». «Il faut qu’on publie la liste des bénéficiaires pour la transparence. Celui qui ne veut pas qu’on le publie ne prend pas de crédit. Parce qu’il est difficile qu’à chaque fois qu’il y a financement, que les gens disent qu’on n’a pas vu», a-t-il déclaré. Le président de la République veut aussi qu’il lui soit soumis «d’ici le 30 avril, une proposition de cadre de gouvernance et de pilotage innovant et opérationnel du Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes». Déjà, rappelle-t-il, «un décret a été pris hier pour définir le cadre, mais j’attends, à la lumière de cette discussion, tous les amendements qui pourraient être apportés afin qu’au 30 avril on ait le cadre de gouvernance de ce programme». Dans ce cadre, il estime que «le Gouvernement devra accélérer la mise en œuvre de projet à fort potentiel d’emplois».
En vue d’une relance rapide de l’économie, M. Sall a demandé au ministre de l’Economie et celui des finances de prendre «les dispositions nécessaires pour l’opérationnalisation diligente des mécanismes de financement innovant du Pap2a». A l’en croire, ces ministres «proposeront des projets de contrat de performance que l’Etat signera avec les structures impliquées dans l’exécution du programme d’urgence, selon une gestion axée sur les résultats. Les performances de chaque structure détermineront la mobilisation des ressources qui lui seront affectées au titre du programme». Et d’insister : «Je me suis engagé devant la Nation et devant la jeunesse. Ce sera tolérance zéro, il n’y aura aucune exception.» Voulant que le Fast-track ne soit plus qu’un slogan, le président de la République estime que ces mesures doivent être mises en œuvre rapidement. «Il n’y a pas de temps à perdre. Je demande aux ministres de tutelle et aux dirigeants des structures d’appui, d’encadrement et de suivi pour l’emploi de travailler en synergie. Je ne tolérerais pas des concurrences, travaillez en synergie et en complémentarité pour une meilleure rationalisation des moyens pour plus d’efficacité», a-t-il averti. Avant de faire savoir que «la ministre de la Jeunesse diligentera la mise en place de maisons de la jeunesse et de la citoyenneté. Chaque maison va coûter 800 millions de francs Cfa et il y aura énormément de prestations. Déjà, la construction de 8 maisons vont démarrer».
Lors du Conseil présidentiel, le chef de l’Etat a aussi pris la décision d’augmenter la subvention destinée au Conseil national de la jeunesse. De 15 millions par an, l’enveloppe est passée à 50 millions de francs Cfa. En faisant cette annonce, Macky Sall a demandé aux membres de cette structure d’assurer que toute la jeunesse nationale y soit bien représentée.