Le gouvernement, les gouverneurs et les acteurs sont en réflexion pour relever les défis liés au Programme élargi de vaccination, qui a patiné à cause de la survenue de la pandémie du Covid-19. Par Justin GOMIS – 

Comment repositionner le Programme élargi de vaccination (Pev) dans les soins de santé primaire ? C’est le sens du forum organisé hier par le ministère de la Santé en collaboration avec le ministère de l’Intérieur et de la sécurité, et placé sous le thème : «Santé publique et bien-être des populations.» Ce forum, qui a réuni tous les gouverneurs des régions, les acteurs de la santé, les communautés et les ménages, vise à relancer le Programme élargi de vaccination dans le pays. Car, d’après le ministre de la Santé qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ce forum, le Sénégal était à un niveau de performance élevé, mais avec la survenue du Covid, il a connu une baisse. «Aujourd’hui, on a un véritable besoin de voir comment relancer la vaccination à travers le Programme élargi de vaccination, et comment le repositionner dans le cadre des soins de santé primaire», a déclaré Ibrahima Sy. Selon lui, la vaccination est l’un des piliers importants des soins de santé primaire, notamment sur le volet de la prévention. Et c’est pour cette raison que les autorités administratives et sanitaires ont été mobilisées pour voir comment relancer le programme élargi de vaccination et comment lever, au niveau des différentes régions, les goulots d’étranglement et amener tout le monde à s’engager. Ainsi, ce forum va permettre d’identifier tous ces facteurs en fonction des régions pour voir ensemble la stratégie à développer en rapport avec les autorités sanitaires, administratives et  les communautés en vue de repousser les frontières de la vaccination. Car, pour le ministre de la Santé, «si on arrive aujourd’hui à avoir une bonne performance en termes de vaccination, on aura évité beaucoup de maladies évitables par la vaccination». D’ailleurs, souligne le directeur de la Prévention, Mamadou Ndiaye, qui a fait une présentation sur ce projet, le Pev suit actuellement 13 maladies évitables par la vaccination. Selon lui, il a pour mission essentielle  de  réduire la morbidité et la mortalité liées aux maladies évitables par la vaccination. A l’en croire, il a permis le recul de la plupart des maladies, voire même l’éradication de certaines, notamment la variole. Ce qui a amené le ministre de la santé à rappeler l’importance capitale du  Programme élargi de vaccination. «Ce sont des gains en termes de dépenses de santé, en termes de dépenses pour les ménages, ça entre aussi dans le développement du capital humain et l’équité sociale, parce que le premier capital humain, c’est la productivité. La vaccination permet de récupérer des personnes qui seraient décédées ou qui seraient dans l’incapacité de travailler», a-t-il souligné. Mais pour atteindre cet objectif, le gouvernement compte s’appuyer sur des  facteurs économiques et financiers qui permettent d’acheter des vaccins, la mobilisation des communautés afin que chacun  puisse considérer le vaccin comme un bien pour la santé. «Vacciner les enfants, c’est les sauver en leur permettant d’aller à l’école, car ils pourront devenir demain des acteurs importants de la vie économique et sociale du pays», a dit Ibrahima Sy. Les acteurs comptent aussi mettre l’accent sur les facteurs de blocage socioculturels pour combattre les idées reçues et les fausses croyances sur les vaccins. Le but recherché, c’est de montrer aux populations les bienfaits de la vaccination. Beaucoup de personnes ont pu être sauvées grâce à la vaccination, et c’est important que les citoyens le sachent pour mieux appréhender l’importance de la vaccination. Selon le ministre de l’Intérieur, cette rencontre revêt «une importance particulière et marque une étape significative dans notre engagement collectif à renforcer et à adapter nos stratégies de vaccination pour mieux répondre aux défis sanitaires», a soutenu le Général Jean-Baptiste Tine. Il rappelle que «le Pev est un pilier important de notre système de santé». «Il vise à protéger nos citoyens, en particulier nos enfants, des maladies potentiellement mortelles. Grace à lui, des milliers de vies sont sauvées», a-t-il dit. Il a aussi souligné l’importance de repositionner le Pev, avec l’évolution constante des maladies infectieuses et les changements démographiques liés à la couverture vaccinale. C’est dans ce sens que les gouverneurs ont été choisis pour contribuer à impulser cette dynamique dans les régions.
«Si le ministère de la Santé a des actions à faire dans les régions, il ne peut pas les faire sans les gouverneurs. Ce sont eux qui représentent l’Administra-tion. Et si l’administration territoriale n’est pas impliquée dans les actions, personne ne peut les dérouler. Ils sont les premiers à être informés et ce sont eux qui doivent aider tous les ministères à mener leurs actions dans les régions. Ils sont les représentants de l’Etat», a expliqué le ministre Jean-Baptiste Tine.
Mais au sortir de cette rencontre, des recommandations sont attendues. D’ici là, le gouvernement vise à atteindre certains objectifs. «Nous rappelons que les objectifs du programme, c’est vacciner au moins 90% des enfants de 0 à 23 mois ; vacciner au moins 90% des filles âgées entre 9 et 13 ans contre le papillomavirus, le virus qui cause le cancer du col de l’utérus ; et enfin les femmes enceintes et les femmes en âge de reproduction contre le tétanos néonatal», explique Mamadou Ndiaye.
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