Dans le cadre du programme «Femmes créatrices de richesse» (Women creating wealth program) de l’Ong Graça Machel Trust, près de 300 femmes entrepreneures, exerçant des activités au Sénégal, sont accompagnées dans différents domaines afin de relever les défis auxquels elles sont confrontées à faire fructifier leur entreprise.Par Mame Woury THIOUBOU – 

Dans le but de donner aux femmes les moyens de prospérer en tant qu’entrepreneures et de favoriser une communauté d’affaires inspirante, l’Ong Graça Marchel Trust a conçu le programme Women creating wealth (Femmes créatrices de richesse, en anglais). Ce programme regroupe 6 pays : l’Afrique du Sud, le Kenya, le Mozambique, le Malawi, la Zambie et le Sénégal, seul pays francophone. A Dakar, un événement a eu lieu ce week-end pour revitaliser la dynamique de réseautage, réunir toutes les cohortes (cinq cohortes de 270 entrepreneures), rappeler les fondamentaux du programme et favoriser le réseautage. L’objectif était de rappeler aux membres les raisons pour lesquelles elles ont choisi de s’inscrire, ainsi que de présenter les améliorations déjà mises en place et celles à venir. «Le programme Femme créatrices de richesse est une première au Sénégal. C’est un modèle qui doit être connu. Il s’étend sur 10 mois dont 5 d’apprentissage en ligne et 5 de coaching technique, d’accompagnement, de mentorat et de mise en réseau avec des femmes entrepreneures, ainsi qu’un certificat délivré à la fin. Parce que l’entrepreneuriat n’est pas une expérience, mais un parcours», a expliqué Ndèye Coumba Diouf, Country manager au sein du programme Women creating wealth (Wcw), lors de cette rencontre qui vise notamment à se réaligner sur les bases et attentes du programme. «On s’est dit qu’il faut créer de la richesse et d’autres emplois pour faire fonctionner les affaires et favoriser la croissance au sein des entreprises de ces femmes, tout en prenant en compte l’aspect intergénérationnel», a-t-elle ajouté, soulignant que le programme a été ainsi développé dans le but de stimuler la croissance des entreprises dirigées par des femmes générant au moins 3 millions de revenus par an.
Interpellée sur la mise sur pied de cette initiative, Mme Diouf explique que tout est parti du constat selon lequel, en Afrique subsaharienne, les femmes entrepreneures rencontrent des problèmes d’autonomisation, d’accès au marché et au financement, de confiance en soi, entre autres. En effet, elle relève que dans cette partie du monde, les femmes entrepreneures continuent de réaliser des bénéfices inférieurs à ceux des hommes (34% de moins en moyenne). Or, les femmes représentent 58% de la population des travailleurs indépendants en Afrique et contribuent à environ 13% du Pib du continent. Et que l’Afrique subsaharienne, en particulier, affiche le taux le plus élevé au monde de femmes exerçant une activité entrepreneuriale, soit 26, selon le dernier rapport de la Fondation Mastercard.

13% du Pib du continent
C’est donc pour relever ces défis que le programme Women creating wealth (Wcw : Femmes Créatrices de Richesse) a été conçu. Dans un premier temps, il s’agit de renforcer le leadership et les compétences des femmes entrepreneures. «Nous avons une plateforme en ligne pour préparer l’entreprise au marché, au financement. La plateforme est gratuite.
Il y a un programme décliné sur cinq mois, pour outiller les femmes. Cela leur permet d’avoir les outils nécessaires pour mettre les bases de leur entreprise», a indiqué Ndèye Coumba Diouf. Le deuxième élément mis en avant porte sur le système de facilitation de l’accès au financement. Mme Diouf et Cie mettent en avant la facilitation en fournissant les outils de base afin que les entrepreneures puissent être en phase avec les besoins du marché. «Nous veillons à ce qu’elles soient à l’aise et autonomes grâce à l’accompagnement que nous leur offrons, afin qu’elles puissent accéder aux subventions et aux prêts, en fonction du contexte et du secteur», a-t-elle soutenu. Il y a, en effet, un accompagnement des coachs techniques qui leur permet de soumettre dans les règles de l’art des propositions. L’autre élément du programme concerne la plaidoirie. Parce que ces personnes ont souvent besoin d’en faire auprès des institutions publiques et privées. Wcw permet aux femmes qui s’activent dans l’entreprenariat d’être à l’aise lors de leur plaidoirie et à développer leur entreprise au sein du pays dans lequel elles se trouvent. «Nous allons travailler en premier lieu sur un guide du plaidoyer sur lequel elles seront formées. Ensuite, nous allons déployer un modèle avec d’autres acteurs de l’écosystème au Sénégal», a-t-elle renseigné.