Après avoir mis la main sur le beach soccer au niveau africain, le Sénégal veut s’attaquer au futsal. Et déjà les choses bougent au niveau de la détection, en attendant le lancement prochain d’un championnat, avec comme objectif les Joj «Dakar 2026».Par Amadou MBODJI –

En avril dernier, au sortir d’une rencontre du Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), Me Augustin Senghor a annoncé le lancement prochain du futsal au Sénégal. La Fsf a en effet reçu des fonds de 70 000 dollars (63, 5 mille euros) du Comité olympique suisse pour le lancement du futsal au Sénégal.

Cette dotation, selon Me Senghor, «entre dans la volonté du Cio de lancer le futsal dans l’optique des Joj en 2026. Et ça tombe bien parce que la Fédération était déjà dans ce projet. Nous allons travailler à mixer ces deux projets. Il y avait des préparatifs depuis quelque temps pour lancer le futsal au Sénégal», avait-il déclaré en marge du Comité exécutif de l’instance dirigeante. Selon le patron du foot sénégalais, «cela consistera à organiser des compétitions, organiser des équipes de futsal. Mais aussi se doter des premières infrastructures de futsal de l’histoire du football sénégalais. Cela nous permettra de boucler la boucle de tous les types de football pratiqués au niveau de la Fifa. Il n’y avait que le futsal qui était en reste, et nous avons donc décidé résolument de nous y lancer».

Objectif : Joj 2026
Depuis cette annonce, les choses bougent. Alioune Badara Wade dit Badou, un des précurseurs du beach soccer au Sénégal et membre de la Ligue amateur de football, de renseigner justement sur les conditions de démarrage du prochain championnat de futsal. «Nous allons mettre en place un cahier des charges et les équipes qui existent depuis 2008 vont se formaliser. On aura un championnat régional avec des Play-offs. Mais pour le moment, on ne pourrait pas vous donner la date exacte de démarrage dudit championnat», explique au téléphone le Manager général du futsal au Sénégal.

Place à la détection de jeunes talents
En attendant le championnat national, les responsables de la discipline sont en plein dans la détection de jeunes talents pour pouvoir constituer deux sélections, féminine et masculine, en vue des prochains Joj que le Sénégal va abriter en 2026. Ces sélections, qui ne seront pas définitives parce que ouvertes aux éventuels talents qui pourraient être dénichés d’ici à 2026, seront établies à partir de la fin de ce mois-ci.

Le week-end dernier, c’était au tour des filles d’être détectées à Thiès avec la participation de deux équipes de Dakar et de Thiès. Ce vendredi, au niveau scolaire, des équipes seront mises à l’épreuve pour une éventuelle intégration de jeunes talents dans la sélection masculine, au moment où des sélections régionales sont déjà constituées.

S’inspirer du Maroc, numéro un en Afrique
Seule discipline footballistique non encore pratiquée officiellement au Sénégal, le futsal, créé en Uruguay après la Coupe du monde 1930, est affilié à la Fifa depuis 1989.

En Afrique, le Sénégal pourrait s’inspirer du Maroc, très en avance en futsal et numéro un en Afrique. Vainqueur des deux dernières Can (2016 et 2020) et de la dernière édition de la Coupe arabe pour la 3e fois consécutive, le Maroc, suite au nouveau classement «Futsal World Ranking», se positionne au niveau mondial à la huitième position, derrière le Kazakhstan, l’Iran, la Russie, l’Argentine, l’Espagne, le Portugal et le Brésil.

En revanche, avec sa huitième place, il se propulse loin devant des teams comme la France (14e), la Croatie (16e), la Belgique (31e), l’Egypte (37e), l’Allemagne (55e), l’Angleterre (61e) et l’Algérie (96e). Justement, en parlant du Brésil, cinq fois champion du monde, il a été tenu en échec (0-0) à domicile par le Maroc. Comme pour confirmer la qualité du futsal dans ce pays.

Le Sénégal pourrait donc prendre exemple sur les Lions de l’Atlas qui règnent en maîtres sur le continent et sur le monde arabe. D’ailleurs, c’est dans le même ordre que le Maroc s’est inspiré en beach soccer du Sénégal, qu’il vient de battre en finale des Jeux africains de la plage, avec un technicien sénégalais sur son banc. Comme quoi…
ambodji@lequotidien.sn