Le gouvernement a fait des réalisations en matière de politiques publiques, mais des efforts restent à faire. C’est en somme la position du ministre de la Jeunesse. Qui ne veut pas qu’un doigt accusateur soit pointé sur le gouvernement quant à sa responsabilité dans la crise migratoire. Par Malick GAYE –
C’est un problème dont le gouvernement se serait passé volontiers. La recrudescence de l’émigration clandestine a atteint cette année des proportions inquiétantes. Même si pour l’heure, les solutions sont plus recherchées pour endiguer le phénomène, plutôt qu’à situer les responsabilités. Dans cette logique, le ministre de la Jeunesse n’a pas hésité à évoquer le sujet.
Drame de l’émigration irrégulière : ÇA PREND DES ELLES
Lors de sa conférence de presse à Kaolack, Pape Malick Ndour a d’emblée affirmé que «personne ne peut prendre à défaut le gouvernement sur la mise en exécution de programmes politiques forts dédiés à la jeunesse». Pour le ministre de la Jeunesse, l’engagement du Président en matière de programmes politiques visant à soutenir la jeunesse sénégalaise n’est plus à démontrer. «Sa vision audacieuse et ses initiatives ont contribué à créer des opportunités pour les jeunes dans divers domaines tels que l’éducation, l’emploi, l’entrepreneuriat et la participation citoyenne», a-t-il déclaré. Il a ainsi détaillé les moyens mis dans le cadre des programmes Xëyu ndaw ñi, pour trouver de l’emploi à des milliers de jeunes gens. Cependant, il est d’avis que des efforts restent à faire dans ce domaine puisque les jeunes sont encore à la recherche de promotion sociale et économique, «mais nous savons que des solutions existent et beaucoup de jeunes parviennent à trouver des solutions à partir des opportunités que l’Etat leur offre». C’est dans cette logique qu’il a annoncé la «Grande offensive contre l’émigration irrégulière au Sénégal : défis de la mobilisation citoyenne et de la promotion des opportunités de formation et d’emploi».
Ce programme, d’après le ministre de la Jeunesse, vise à faire engager une riposte sociale soutenue fondée sur une approche combinée de la dimension citoyenne et socio-économique du problème. Selon Pape Malick Ndour, ce programme sera basé sur une alliance stratégique entre les structures publiques prestataires d’emploi et d’employabilité, les collectivités territoriales et les acteurs du mouvement associatif jeune en vue de mettre en exergue les nombreux dispositifs mis en place par l’Etat, les opportunités saisissables et la responsabilité citoyenne des communautés face à ce drame social.
Drame de l’émigration clandestine : Nouadhibou, cimetière à ciel ouvert
Le ministre de la jeunesse a lancé un appel à toutes les forces sociales du pays : «L’émigration irrégulière des jeunes est un problème qui affecte non seulement les individus qui cherchent des opportunités ailleurs, mais aussi notre pays dans son ensemble. C’est un sujet à aborder avec sérieux, empathie et compréhension. Nous devons transcender nos différences partisanes et travailler main dans la main pour trouver des solutions durables. Il est essentiel de s’abstenir de manipuler cette question à des fins électorales. L’avenir de notre jeunesse ne peut être sacrifié sur l’autel de la politique politicienne. Plutôt que de rechercher des gains à court terme, nous devons être lucide et unir nos voix pour sensibiliser les jeunes», a-t-il souligné.Pape Malick Ndour était à Kaolack dans le cadre d’un Conseil régional de développement en préparation de l’inauguration de la Maison de la jeunesse de la région. L’espace intérieur est structuré en plusieurs sections d’animation socio-éducatives, avec une salle de gymnastique, une salle de conférence, une salle de jeux de société, un studio d’enregistrement et une salle de projection. On y retrouve une piscine, de mini-terrains de sport et autres installations de jeux d’extérieur et de détente. Elle va être dupliquée dans tous les 46 départements du pays.
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