Bâtisseur silencieux du football sénégalais, Pape Ibrahima Faye, qui s’apprête à conduire ses gamins au Mondial U17, est un exemple de détermination et de passion qui inspire toute une génération. Portrait.

Dans l’univers du football sénégalais, certains noms dépassent les victoires pour incarner une véritable philosophie du sport. Pape Faye fait partie de ces rares figures qui, par leur dévouement et leur travail acharné, redéfinissent la notion même de formation et d’excellence. Artisan du triomphe historique des Lionceaux U17 à l’Ufoa-A, il représente aujourd’hui la relève et la vision d’un football sénégalais rigoureux, réfléchi et ambitieux. Derrière son calme légendaire et son regard perçant, se cache un homme de méthode. Pape Faye n’est pas qu’un entraîneur : il est un formateur, un guide, un père pour des centaines de jeunes footballeurs.

Son secret ? Une alchimie rare entre discipline, écoute et exigence, où chaque séance devient une leçon de vie autant qu’un entraînement sportif. Mais avant d’être ce technicien respecté, il fut un passionné. Il y a une vingtaine d’années, son Asc de quartier, alors peu connue à Kaolack, n’avait rien d’un club phare. C’est avec une vision claire qu’il a su transformer l’ordinaire en extraordinaire. Conscient de l’avenir de la jeunesse, Pape Ibrahima Faye (PIF) rassemblait les enfants après l’école, veillait sur leurs études avant de les emmener au terrain. Chez lui, on apprenait autant à lire et à compter qu’à manier le ballon. Le résultat est éloquent : la plupart de ces jeunes ont réussi leurs études, certains sont devenus professionnels du ballon rond, d’autres cadres responsables dans la société. Tous gardent de lui le souvenir d’un éducateur juste, patient et profondément humain.

Son engagement auprès des petites catégories témoigne d’un dévouement sans faille
Ancien joueur de Navétanes avec l’Asc Kocc Barma de Léona, passé par Mbossé, la grande équipe de la Seib, la Sonacos de Diourbel, puis entraîneur de Saloum et de l’Us Gorée, PIF a gravi les échelons à la force du poignet. A Kaolack, il a aussi formé de nombreux jeunes entraîneurs, partageant son expérience et sa passion sans jamais réclamer la lumière. Même aujourd’hui, lorsqu’il en a le temps, il retrouve ses anciens coéquipiers sur la pelouse du Stade Lamine Guèye, pour des moments de convivialité avec les équipes de Maggu Tey ou Amis sportifs. Ces instants rappellent la simplicité d’un homme resté fidèle à ses racines.

Son engagement auprès des petites catégories en Equipe nationale témoigne d’un dévouement sans faille. Le football coule dans ses veines, et son cœur bat au rythme du ballon rond. Humble, respectueux et d’une générosité rare, Pape Faye s’adresse à tous avec douceur, qu’il parle à un dirigeant, à un collègue ou à un enfant.

«Le chemin n’est pas difficile, c’est le difficile qui est le chemin»
Kaolack lui doit beaucoup. Il fait partie de ces bâtisseurs discrets qui ont donné au football sénégalais ses lettres de noblesse. Pour lui, le succès n’est jamais un hasard, mais le résultat d’un travail de longue haleine, d’un amour sincère pour le jeu et pour la jeunesse. Aujourd’hui, toute la ville de Kaolack, son quartier de Boustane, et ses anciens amis sportifs lui rendent hommage. Ensemble, ils lui adressent ce message plein d’estime : «Le chemin n’est pas difficile, c’est le difficile qui est le chemin.»

Et sur cette route semée d’efforts, Pape Faye continue d’avancer, fidèle à sa mission : bâtir l’avenir du football sénégalais qu’il continue de servir avec la participation de ses gamins U17 au prochain Mondial au Qatar en novembre.
Afrique/Football