Ce n’est pas donné à n’importe qui. Il faut vraiment avoir un gros mental pour réussir ce que Ismaïla Sarr a fait avec Watford. Finaliste de la Can 2019 au Caire, l’international sénégalais s’est résigné à aller jouer en D2 anglaise avec son équipe avant de la faire remonter une saison après.Par Hyacinthe DIANDY

– Finalement Watford n’a pas duré en division inférieure. Un an après sa relégation en Championship, le club anglais a obtenu officiellement sa montée ce samedi. La victoire (1-0) face à Millwall aura suffi. Et cela grâce à un seul homme : Ismaïla Sarr à l’origine de l’unique but de la partie sur penalty qu’il a lui-même provoqué. L’interna­tional sénégalais de 23 ans s’offrant ainsi une 13ème réalisation cette saison en Champion­ship avec son équipe, solide deuxième derrière Norwich City, avec 10 points d’avance sur le troisième, Brentford.
Au-delà de cette grosse performance, il y a lieu de saluer l’état d’esprit et le gros mental qui ont animé l’ancien attaquant de Rennes. En effet, au sortir d’un statut de vice-champion d’Afrique, au goût amer, à l’issue de la Can d’Egypte de 2019, d’aucuns s’interrogeaient sur la capacité de «Iso» de rebondir en Championship avec Watford. D’ailleurs, beaucoup d’observateurs ne voyaient pas le joueur formé à Génération Foot jouer en division inférieure. Et ces craintes ont «enflé» quand ses multiples demandes de transfert ont échoué. Il fallait donc s’attaquer au défi d’une D2 anglaise très compliquée où tout s’arrache et qui est loin de la surmédiatisation de la Premier League.

Sarr sur son coach : «J’ai vraiment cru au nouveau style qu’il a essayé de mettre en place»
Son talent en bandoulière, Ismaïla Sarr va s’y mettre en guidant avec succès ses coéquipiers, avec au bout 13 buts inscrits, 4 passes décisives en 39 matchs, devenant le meil­leur artificier de son équipe à deux journées de la fin de la saison.
Après avoir réussi un tel pari, on devine la joie du buteur de Watford. «Je suis très heureux et tout le monde est heureux aussi parce que nous avons tous fait un excellent travail. Des joueurs en passant par l’entraîneur jusqu’au staff. J’ai vraiment cru au nouveau style que Xisco a essayé de mettre en place», s’est félicité l’international sénégalais.

Il aime tirer les penaltys
D’ailleurs ce dernier commence à se familiariser avec les penaltys. Ce qui pourrait lui permettre de devenir une alternative crédible en Equipe nationale où cet exercice est devenu un vrai problème. «J’ai juste décidé que je voulais prendre le penalty, a-t-il répondu à une question sur ce sujet. Ce n’est pas la première fois que je prends un penalty, donc ce n’était pas difficile de marquer.»
Quid de son avenir ? En guise de reconnaissance à son club, «Iso» avait lancé début avril, un message a peine voilé dirigé sûrement vers les grosses écuries qui ne vont pas manquer de revenir à la charge au moment où il s’apprête à retrouver l’élite anglaise. «J’ai encore trois ans de contrat. Je suis concentré sur Watford et je veux rester», a soutenu l’attaquant des Lions, sous contrat jusqu’en 2024.
Mais en cette période de crise pour le football due à la pandémie du Covid-19 et face à la volonté des clubs de trouver des ressources financières, pas sûr que la direction des Hor­nets retiendra à tout prix un joueur qui peut rapporter un joli pactole dans les caisses du club et dont le prix était fixé à 40 millions d’euros l’été dernier après l’offensive de Liverpool. Une chose est sûre : les grands clubs de Premier League pourraient casser leur tirelire pour s’attacher les services d’un joueur qui a déjà fait ses preuves en Angleterre. En attendant laissons «Iso» finir le job lors des deux derniers matchs qui lui restent en D2 anglaise.
hdiandy@lequotidien.sn