Projection au Festival de Cannes : Valdiodio Ndiaye honoré par sa fille

Face au Palais des festivals de Cannes, la réalisatrice Amina Ndiaye a projeté son long métrage «Valdiodio». Il ajoute aux documentaires qui le précèdent, un supplément d’âme et d’intimité qui ne manquera pas d’émouvoir. Dans le rôle du héros de l’indépendance : Souleymane Sèye Ndiaye, un comédien hissé par sa présence à la hauteur du personnage.
Sans des enregistrements sauvegardés par une grand-mère ordonnée et sans l’acharnement de Amina Ndiaye, quelle trace du discours historique de 1958, prononcé par Valdiodio Ndiaye à l’occasion de la venue de De Gaulle à Dakar, resterait-il aujourd’hui ? Le travail documentaire, initié au début de ce siècle par Amina, la fille de Valdiodio, a permis de restituer le contenu de ce qui fut à l’origine d’un clash non moins historique entre l’homme de l’indépendance et l’homme du 18 juin 1940. Ce qui ne fut pas un mince défi. Dans ce sillage, deux films documentaires, libres d’accès sur Internet (2001 et 2021), ont levé bien des voiles sur les coulisses d’une des pages les moins ensoleillées de l’histoire du Sénégal : celle d’une lutte de pouvoir, influencée et manipulée par l’ex-puissance coloniale, au sein du même parti unique d’alors. Elle aboutira à la disgrâce et 12 ans d’incarcération, aussi dures qu’arbitraires, pour Mamadou Dia et Valdiodio Ndiaye, ainsi que trois autres ministres. Au prétexte d’un complot n’ayant jamais existé.
Ils sont signés, ces documentaires, de la réalisatrice qui, aujourd’hui, leur a adjoint une dimension émotionnelle, à côté des dimensions politique et historique. Comment vit-on la douleur d’être l’enfant d’un prisonnier politique dont le seul crime est une rare rectitude ? C’est en effet le supplément d’âme apporté à l’histoire d’un des héros de l’indépendance sénégalaise et africaine plus largement par le long métrage réalisé par Amina Ndiaye. Une version destinée à la chaîne Tv5 Monde a été projetée en avant-première à l’occasion du 78e Festival de Cannes.