Mettre en lumière les sociétés de production ainsi que les films, tel est l’objectif que s’est fixé le Raw ciné-club. Avant-hier, son siège a accueilli la projection de trois films sénégalais, «Xalé bou rerr» de Abdou Khadir Ndiaye, «Waindé» de Mbaye Thiam et «Une place dans l’avion» de Khadidiatou Sow.

Xalé bou rerr, Waindé, Une place dans l’avion, 3 films différents, mais qui ont un point en commun : la même boîte de production. Ils ont été successivement projetés avant-hier à Raw material company. Une façon, selon Aboubacar Demba Cissokho, journaliste culturel et critique de cinéma, de mettre en lumière les sociétés de production ainsi que ces films. «Ces films-là ont été produits par Oumar Sall de Cinekap. On connaît plutôt les réalisateurs, mais on ne connaît pas les sociétés de production, les maisons de production encore moins», dixit M. Cissokho. Donc, ajoute-t-il, «ils ont été mis en avant pour montrer un certain dynamisme de la production, mais aussi montrer la nouvelle génération de réalisateurs».
Dans le premier film, Xalé bou rerr, il s’agit d’un enfant qui attend son père à la sortie de son premier jour d’école. Fatigué, il décide de rentrer seul et se perd. Il croise sur son chemin un vieux ferrailleur et ses enfants qui sont persuadés qu’il est tombé du ciel et vont l’entraîner dans leur rêve. Là, l’auteur fait un parallèle entre un monde bien organisé et un monde libre où les enfants font ce qu’ils ont envie de faire.
Waindé raconte l’histoire d’un jeune homme engagé comme manœuvre dans un chantier. Mais il est contraint de céder le tiers de son salaire à son payeur sous peine de licenciement abusif. N’ayant pas le choix, il se laisse faire, le cœur meurtri. Mais il finit par se révolter et abandonne le boulot. Ici, Mbaye Thiam pose la problématique du secteur informel.
Quant à Une place dans l’avion de Khadidiatou Sow, l’acteur principal, Moussa, a longtemps rêvé de voyager. Et un jour, il entend à la radio qu’un avion spécial à destination des Etats-Unis est mis à la disposition de tout voyageur désireux d’émigrer sans aucune formalité ou contrainte. Mais les places sont limitées. Aussitôt, il s’élance pour aller rejoindre l’avion, mais à pied.
Ces thèmes abordés dans ces courts métrages, à savoir l’enfance, le secteur informel, l’entreprenariat et les rêves d’émigration nous parlent, si l’on en croit Aboubacar Demba Cissokho. «Ils nous interpellent aussi sur les réalités que nous vivons et puis le regard que nous portons sur ces réalités-là», affirme-t-il. Ces trois films ont été projetés avant-hier dans le cadre du projet Raw ciné-club, un programme de projection de films. L’idée est également de créer un cadre de discussion autour de la production de films et des thématiques abordées dans le film. «Aujourd’hui, on avait un focus sur le Fespaco. On a programmé depuis un bon moment de mettre des films qui ont été au Fespaco et d’autres qui auraient pu y être aussi», a expliqué M. Cissokho.
mfkebe@lequotidien.sn