Lutter pour la protection des droits fondamentaux des usagers de drogue au Sénégal et en Afrique l’Ouest. Tel est le pourquoi de la réalisation du film Renaissance. S’il existe des films qui développent le thème de la drogue, Renaissance est la première tribune des usagers de ce produit. Ce film montre que la prison ne permet pas de lutter contre la drogue, que c’est plutôt le lieu où les détenus dépérissent et où leur addiction à la cocaïne ne fait qu’empirer. Renaissance est ainsi une invite pour donner une seconde chance aux usagers de la drogue. Car, «le monde consacre 100 milliards de dollars pour lutter contre le trafic de drogue contre 160 millions à la réduction des risques», fait remarquer Harm reduction international. Pour les producteurs, les consommateurs de drogue ont besoin de soutien ; ce ne sont pas souvent des criminels, ce sont des gens qui sont tombés dans cette addiction avec des alléas de la vie.
«Notre ambition est de sensibiliser la population sénégalaise sur les impacts que son usage peut avoir sur la santé, mais aussi proposer des pistes de solutions qui mobilisent tout un chacun… Les usagers de drogue sont des membres de notre société, parfois de notre famille, nous devons donc les soutenir comme le veut notre tradition», a déclaré avant-hier Mathio Thiaw, directrice du Réseau africain de l’éducation, de la santé et de la citoyenneté (Raes).
L’Ong a produit le film en collaboration avec Open society initiative for west africa (Osiwa), une fondation dont la vocation est de soutenir la création de sociétés ouvertes en Afrique de l’Ouest. Le lancement du film s’est tenu, ce vendredi, au Canal Olympia en présence des représentants de Osiwa, des membres de la Société civile, des professionnels de l’audiovisuel et de nombreux férus du cinéma. Pour cette grande-première, les deux premiers épisodes de la série sont projetés.
Renaissance joint l’utile à l’agréable. Dans ce film qui aborde un sujet délicat, l’on retrouve quand même des personnages intéressants et comiques qui font rire les spectateurs. Les cinéphiles ont vibré pour ce film qui suscite empathie, curiosité et indignation.
Le Raes décide de mener le combat jusqu’au bout en continuant de faire la promotion de la problématique à travers la diffusion du film et une tournée dans certains endroits. «Autour de la série, l’Ong et ses partenaires mèneront une vaste campagne de sensibilisation auprès des communautés mais aussi auprès des autorités politiques, judiciaires et policières pour que l’environnement soit propice pour le bien-être de tous», annonce Mathio Thiaw. Cependant, le Raes a précisé qu’«il ne s’est pas engagé dans le combat pour stigmatiser les consommateurs de drogue ni pour encourager l’utilisation du produit».
Pour une deuxième chance
Hanté par la mort de sa sœur, Anta, et convaincu qu’une prise en charge médicale aurait pu la sauver, Moussa crée le Centre renaissance, premier programme sénégalais destiné à venir en aide aux usagers de drogue. La série évoque 5 patients du centre, Amy, Madeleine, Bouba, Djibril et Weuz, confrontés aux préjugés et qui veulent retrouver leur place dans la société. Entre les menaces de la juge Niang, les trafics de Kakatar, le policier véreux, et les deals du «King», les cinq héros dont les destinées sont liées auront fort à faire pour parvenir à saisir leur seconde chance.
Ce film produit par le Raes est composé de 10 épisodes. Les épisodes 1 à 5 sont réalisés par Abdoulahad Wone et le reste par Hubert Laba Ndao. La série Renaissance sera bientôt diffusée en exclusivité sur Tfm les jeudis et les dimanches.
Stagiaire
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