Le film documentaire «Retour aux sources» s’intéresse au retour au pays des diasporas européennes. Le film a été projeté, vendredi soir au Raw Material Company, en présence d’un parterre d’acteurs de la scène culturelle sénégalaise.Par Ousmane SOW – 

«Quand on ne sait pas où on va, il faut savoir d’où l’on vient», dit un proverbe africain. Retour aux sources, le documentaire de Mamo Hitz, interroge le retour des diasporas européennes sur le continent africain et examine les enjeux de ce retour et la navigation dans un espace qui n’est plus réellement tel qu’on l’avait laissé́. «C’est à nous de construire notre Afrique et c’est possible. Il ne faut pas avoir peur. Il y a beaucoup de gens qui ont envie de revenir mais ils ont peur. Le fait de montrer ces exemples, peut les motiver à revenir», a expliqué Mamo Hitz, le réalisateur. Il s’agit d’un film de 52 minutes qui jette un regard croisé sur les conséquences de l’immigration dans les pays d’accueil et celles du retour en matière d’intégration, d’emploi, d’investissement, d’éducation et de coopération. Selon le réalisateur, Retour aux sources est la suite logique de son premier film intitulé «D’une rive à une autre», qui retrace le parcours de ses grands-parents qui sont partis en Europe dans les années 1970, 1980 et sont restés jusqu’à leur âge de retraite pour enfin revenir. «J’ai remarqué que pour notre génération, les gens ne restaient pas jusqu’à l’âge de la retraite. Après avoir acquis une certaine expérience, des fonds, ils reviennent pour investir», a-t-il justifié. Le film de Mamo Hitz montre ce visage peu connu de la migration.
La projection de ce documentaire, qui a eu lieu au Raw Material Company, a été appréciée et commentée par les spectateurs qui se retrouvent à travers les faits relatés dans ce film, qui questionne et analyse la place des thématiques migratoires dans les politiques de co-développement en illustrant des propos par le parcours de quatre artistes créatifs et entrepreneurs, à savoir le designer Cheikha Sigil, le musicien et réalisateur, Mao Sidibe, la designer et réalisatrice, Selly Raby Kane, et Adja Gnacko, une entrepreneure. 52 minutes durant, les spectateurs, composés majoritairement de jeunes cinéastes, ont suivi avec intérêt, ce film qui cherche à déjouer les clichés sur les raisons du départ en immigration et fait une photographie de la complexité́ dans laquelle la jeunesse africaine qui choisit le retour au bercail se retrouve. Très réjouis du film, les spectateurs se sont adressés au réalisateur qui pour l’encourager, qui pour poser des questions sur les choix techniques dans la construction du film et le pari d’allier une dimension documentaire à une démarche journalistique. Dans le dispositif, le réalisateur se déplace pour rencontrer les différents acteurs avec un choix privilégié du quartier traditionnel de la Médina. D’autres spectateurs d’aller plus loin en demandant au réalisateur, s’il ne devrait pas intituler son film Sources au retour et non Retour aux sources, vu qu’il a mis en avant le parcours de quatre artistes créatifs et entrepreneurs qui ont laissé des avantages en Europe et choisi le retour avec tous ses enjeux. A chacune de ces questions, Mamo Hitz et ses quatre artistes ont apporté des réponses claires, précises et concises qui ont permis à l’assistance de mieux comprendre les raisons qui les ont poussés, non seulement à réaliser le film, mais également pourquoi ils ont accepté d’y participer et le message qu’ils portent.
Stagiaire