Pour promouvoir l’investissement agricole responsable, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et le gouvernement fédéral allemand ont lancé, en avril dernier, le projet «Agri-accélérateur 2.0». Ce projet d’une durée de trois ans, vise à accompagner les jeunes agri-entrepreneurs dans l’adoption de pratiques et d’outils favorisant un investissement durable et inclusif.

Le rôle des professionnels de l’accompagnement est crucial dans la réussite des jeunes porteurs de projets agricoles et agroalimentaires, en particulier en milieu rural. L’agri-accélérateur entend renforcer cet écosystème en soutenant 40 projets portés par de jeunes Sénégalais dont 40% initiés par des femmes.
D’ailleurs, c’est dans ce cadre que la Fao, en partenariat avec l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme), a organisé à Saly, un atelier de formation destiné aux accompagnateurs des jeunes agri-entrepreneurs. Cet atelier vise à renforcer leurs compétences, afin qu’ils puissent offrir un encadrement optimal aux porteurs de projets d’investissement agricole responsable. «Nous appuyons la République du Sénégal dans la réalisation de son nouveau plan, qui vise à atteindre la souveraineté alimentaire. Du côté de la Fao, nous visons à mettre à disposition notre expertise en matière de promotion de l’investissement agricole responsable. C’est un investissement à triple performance à l’égard des profits, des personnes et de la planète», a indiqué Yannick Fiedler, res­ponsable technique des projets d’investissement agricole res­ponsable au sein de la Fao à Rome.

Pour l’Allemagne, ce partenariat avec le Sénégal s’inscrit dans une logique de durabilité et de sécurité alimentaire. «Ce partenariat est très important. Nous avons besoin d’un con­cept durable et nous espérons qu’il le sera pour la population afin d’avoir accès à une bonne alimentation et ainsi assurer la sécurité alimentaire au Sénégal. C’est un défi majeur et nous devons ensemble travailler pour résoudre cette problématique», a souligné la Directrice générale du ministère fédéral de l’Agri­culture allemande chargée de la coopération internationale.

A l’en croire, elle soutient que «la sécurité de l’être est un point central et la sécurité alimentaire en est le noyau. La durabilité dans l’agriculture montre comment ensemble nous devons travailler à atteindre notre objectif».
Le projet «Agri-accélérateur 2.0» incarne ainsi une vision d’un investissement agricole porteur de développement économique et social, tout en préservant l’environnement. En misant sur la formation et l’accompagnement des jeunes agriculteurs, la Fao et l’Allemagne entendent poser les jalons d’une agriculture plus résiliente et inclusive au Sénégal.

Face à une population mondiale estimée à 9 milliards d’habitants d’ici 2050, la production agricole devra considérablement augmenter pour répondre aux besoins alimentaires croissants. Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale estime qu’un investissement annuel moyen net de 83 milliards de dollars est nécessaire pour assurer cette transition. Dans ce contexte, l’agriculture reste un levier essentiel pour la réduction de la faim et de la malnutrition, notamment pour les 1,5 à 2 milliards de personnes vivant dans la pauvreté à travers le monde.
Par Alioune Badara CISS (Correspondant) –  abciss@lequotidien.sn