Conformément aux promesses de Son Excellence le président de la République du Sénégal, M. Macky Sall, durant sa campagne électorale de 2019 et en 2023 du Premier ministre Amadou Ba à Paris sur le projet de création d’une banque pour la diaspora du Sénégal, l’heure est venue pour la création de cette institution afin de matérialiser notre rêve.

Au moment où le Sénégal a emprunté le bon chemin vers l’émergence avec la prochaine exploitation du pétrole et du gaz dans notre pays, les Sénégalais de l’extérieur ne doivent pas se marginaliser et doivent contribuer à l’essor du développement de notre pays.

Que pouvons-nous attendre de nos députés ? A-t-on les mêmes revendications que les populations qui vivent à l’intérieur du pays ? Non. Que peuvent nous apporter nos élus alors, si ce n’est pas de penser à trouver des solutions non politiques pour résoudre les problèmes des immigrés ? De quels problèmes il s’agit ? Identifions-les ensemble pour apporter des solutions adéquates, donc adaptées à nos besoins du moment.

Nous ne sommes pas des Sénégalais à part entière, nous sommes des citoyens comme nos parents, frères et sœurs restés au pays, confrontés aux besoins de logement, d’achat de terrains, d’investissements de toute nature.

Rappelons que le président de la République avait pris une importante décision dans le cadre de l’assistance des compatriotes vivant dans le monde, en mettant une enveloppe de douze (12) milliards de F Cfa à notre disposition durant le Covid. La question est de savoir à quoi a servi cette enveloppe concrètement.

En respect à toutes les dispositions prises jusqu’à présent pour venir en aide aux Sénégalais, nous avons des propositions à faire pour mieux assister nos compatriotes à travers le monde en vue de trouver des solutions beaucoup plus globales et adaptées à leurs besoins les plus importants, dont certains continuent de rêver à leur satisfaction.

Ainsi, nous avons pensé à la création de cette banque aussi importante pour les Sénégalais de l’extérieur, qui leur permettra d’accéder aux logements par l’acquisition de terrains, de financements pour la construction ou l’acquisition de maisons déjà achevées. Non seulement le règlement des besoins primaires s’impose, mais aussi nous comptons parmi nous beaucoup d’entrepreneurs qui, aujourd’hui, n’ont qu’un seul souci, qui est d’investir au Sénégal et de rentrer plus tard, ou bien de faire le choix de multiples allers et retours avec des partenaires, etc.

Dans certains pays, les émigrés ont déjà mis en place des coopératives de logement. La mise en place d’une banque permettra de financer ces coopératives qui atteindront des objectifs très importants pour leurs adhérents.
Nous savons également que, parmi les Sénégalais de l’extérieur, il existe beaucoup de potentiels entrepreneurs qui ne cherchent qu’à se déployer dans le secteur économique au Sénégal et contribuer à l’émergence par la création d’entreprises dans des secteurs très diversifiés comme l’agriculture, les cultures maraîchères, la pêche, l’horticulture, l’élevage, la transformation et tant d’autres secteurs.

C’est pour plusieurs raisons que nous pensons qu’il est opportun de mettre en place cette institution financière.

Nous pensons qu’avec le capital requis par les autorités de l’Uemoa pour la création de cette banque, nous serons en mesure de mettre en place une structure fonctionnelle qui permettra à tout Sénégalais vivant à l’extérieur de bénéficier d’un compte bancaire et de pouvoir transférer une partie de ses revenus, dans des comptes courants ou d’épargne et, par conséquent de solliciter des emprunts pour régler des besoins qu’ils n’ont pas pu satisfaire depuis qu’ils ont quitté le Sénégal. Tout en rappelant que certains de nos compatriotes n’ont jamais eu l’opportunité d’ouvrir un compte au Sénégal avant et après leur départ.

Le premier produit que je suggère sera la money transfert via une plateforme novatrice telle que DiasporaTrans, qui entrera en concurrence avec les autres déjà existantes, pour que tout migrant puisse transférer son argent et évidemment devenir immédiatement client de notre banque. Ce qui veut dire que tout envoi enregistré d’un Sénégalais de l’extérieur se traduit par l’ouverture d’un compte dans notre banque avant même que les fonds n’accèdent aux bénéficiaires. Chaque émigré aura la possibilité de donner légalement une procuration à un membre de sa famille. C’est comme ça que nous comptons avoir des clients dans cette banque dont les activités sont exclusivement réservées aux Sénégalais de l’extérieur.

Compte tenu de l’importance des transferts annuels (environ plus de 1000 milliards de Cfa), notre banque serait compétente pour mobiliser tout au moins dix à cinquante pour cent de ces revenus qui seront bancarisés avec une traçabilité beaucoup plus adaptée et fiable. Par conséquent, ces importants dépôts contribueront à augmenter le matelas de ressources bancaires disponibles pour l’économie du Sénégal.

Nous allons mettre en place des produits bancaires adaptés à notre clientèle si particulière en tenant compte de l’éloignement par la mise en place de nouveaux circuits de transfert et l’octroi de cartes bancaires de paiements internationaux en nous affiliant aux plus grands réseaux internationaux comme Visa et Mastercard.

Quant aux virements et moyens de paiements internationaux, nous compterons nous adapter aux normes internationales par l’intermédiaire d’éventuels correspondants étrangers et offrir à notre clientèle des moyens et des techniques modernes qui sont en cours dans le monde suite à des démarches que nous entreprendrons à l’issue des voyages d’affaires dans certains pays où la diaspora sénégalaise est très représentée.

Nous comptons également accompagner nos potentiels investisseurs quant à l’étude de faisabilité de leurs besoins à court, moyen et long termes, l’octroi de financements et la mise en place de garanties avec l’appui de la filiale de garanties aux investissements qui existe déjà comme par exemple «Fongad-Invest» qui est déjà opérationnelle comme institution d’appui à notre activité bancaire.

Enfin, en sollicitant la mise en place de ce projet, nous comptons sur l’adhésion de tous les députés de la diaspora qui peuvent, à travers un projet de loi, solliciter l’Assemblée nationale pour l’obtention du capital, du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, qui par ailleurs pourra faciliter l’obtention d’un agrément auprès du ministre des Finances, du Secrétaire d’Etat auprès des Sénégalais de l’extérieur pour porter et défendre cet important projet auprès de son Excellence le président de la République du Sénégal.

Le capital de cette banque sera ensuite privatisé au fil des années par un désengagement de l’Etat du Sénégal au profit des Sénégalais de l’extérieur pour pouvoir progressivement acheter les actions jusqu’à hauteur de plus de 60%, en accord avec l’Etat du Sénégal.

Imaginez une banque typiquement sénégalaise avec un matelas de ressources avoisinant au moins 500 milliards de F Cfa au crédit de son bilan.
Nos rêves, enfin, deviendront alors des réalités.
Moussa FAYE
Banquier – Diplômé de l’Institut Technique de Banque International du Cnam-Paris – France
Titulaire d’un certificat en Entrepreneurship in Emerging Countries – Harvard University, Cambridge, MA –
Formateur en Management Opérationnel –
Professeur de français – titulaire d’un Master en Education (M.A.T.) Southern Oregon University (USA)