Le ministre de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire, Aly Ngouille Ndiaye, a présidé hier, le lancement du projet de développement de la chaîne de valeur riz. D’un coût de 42 milliards 980 millions 44 mille 686 francs Cfa, cofinancé par l’Etat du Sénégal et la Banque islamique de développement (Bid), ce projet vise à lever les goulots d’étranglement dans la chaîne de valeur riz. Ce projet, explique Aly Ngouille Ndiaye, «devra assurer la réhabilitation totale de la station de Séfa de l’Isra (Institut sénégalais de recherche agricole), pour en faire un centre de production de semence pré-base et base de riz pour le pluvial en particulier, la construction d’un centre de formation de la Division des semences (Disem) à Dakar, la cartographie de la fertilité des terres rizicoles, l’appui à la mécanisation des productions, des aménagements hydroagricoles au profit de la riziculture pluviale, la construction de magasins de stockage dans la vallée du fleuve Sénégal, l’appui à l’organisation des faitières et le conseil, le développement de la finance islamique dans la chaîne de valeur riz…».
Pour le nouveau ministre de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire, «le Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar) se voit ainsi renforcé pour l’avènement à l’autosuffisance, car les blocages à déverrouiller ont été précisés et des solutions trouvées pour lever les goulots d’étranglement. Il convient ainsi de consolider les acquis déjà obtenus dans la chaîne de valeur riz en poursuivant l’investissement dans les maillons cités, afin de conforter le processus de développement économique en cours, à travers une croissance inclusive».
Le projet de développement de la chaîne de valeur riz-Sénégal, indique l’équipe de coordination, «est la composante au Sénégal du Programme régional de développement des chaînes de valeur du riz, impulsé par la Banque islamique de développement dans la sous-région ouest-africaine pour soutenir les efforts en cours relatifs aux politiques d’autosuffisance en riz». Pour la 1ère phase de ce programme, ce sont 5 pays qui sont concernés dont le Sénégal.
Du côté de la Bid, les responsables invoquent «des résultats tangibles». Et d’exhorter ainsi à «fortifier ces résultats en accélérant toutes les phases à venir». Les équipes de la Bid assurent qu’elles ne ménageront aucun effort pour accompagner le gouvernement sénégalais dans ce sens.
Les réalisations déjà obtenues, précise Aly Ngouille Ndiaye, «concernent, pour le renforcement de la mécanisation, l’acquisition de deux mini-moissonneuses batteuses, 30 motoculteurs, trois tracteurs, 20 motofaucheuses, 20 batteuses et 20 décortiqueuses.
Pour la consultation de la chaîne de valeur semencière, la production de semence pré-base de riz, 80 tonnes dont 60 avec Isra et 20 avec Africarice. Pour l’encouragement de la production de paddy, la construction de 25 magasins de stockage dans la vallée du fleuve Sénégal dont les travaux débutent au courant de ce mois d’octobre. Pour une meilleure maîtrise du système de fertilisation des terres agricoles, une cartographie de la fertilité des sols avec l’Institut national de pédologie (Inp) est déjà en cours».
Les défis auxquels nous faisons face aujourd’hui, dit-il, «ne sont plus liés à des invendus de riz sénégalais entier ou brisé, à une quasi absence de matériel de production, de récolte et de transformation, à un riz de mauvaise qualité, à un déficit de financement de la commercialisation. Grâce aux efforts du gouvernement, ces contraintes sont largement maîtrisées».
A son avis, «le grand défi est maintenant lié à une augmentation de la production. Les riziculteurs sont alors interpellés. C’est pourquoi ce projet se concentre dans la perspective d’encourager la productivité et la production agricole avec comme ambition d’impulser une augmentation des récoltes, mais aussi, de développer des entreprises locales afin de réduire l’exode rural et d’offrir des emplois décents à travers la chaîne de valeur riz».
Par Dialigue FAYE – dialigue@lequotidien.sn