Les parties prenantes ont pris connaissance et adopté hier les différents outils pour la mise en œuvre du Projet de développement de la Casamance (Pdec). Ce projet, financé par la Banque mondiale, à travers l’Ida (Association internationale de développement), va durer cinq ans pour un coût de 23 milliards de francs Cfa. Il interviendra dans les trois régions de la Casamance naturelle, à savoir Ziguinchor, Kolda et Sédhiou.Par Khady SONKO

– Le Projet de développement économique de la Casamance (Pdec), financé par la Banque mondiale à travers l’Ida (Association internationale de développement), a fait l’objet de partage hier avec les acteurs au développement de la Casamance naturelle.

D’une durée de cinq ans, à partir de cette année, le Pdec va intervenir dans les régions administratives de Ziguinchor, Kolda et Sédhiou pour un coût de 39 millions d’euros, soit 23 milliards de francs Cfa. L’objectif du projet est de contribuer à la cohésion sociale et à la résilience des communautés en Casamance, en soutenant la gouvernance locale inclusive, la connectivité et les moyens de subsistance ruraux. En priorité, le Pdec cherche l’amélioration de l’inclusion sociale et économique des femmes et des jeunes en situation précaire, ainsi que la connectivité régionale.

Ainsi, il se concentrera sur les communautés des zones d’intervention sélectionnées dans soixante communes sur un total de 115 dans les trois régions de la Casamance. Les bénéficiaires directs et indirects sont les populations de ces communes, estimées à 750 mille personnes. Une attention particulière sera accordée aux populations vulnérables dans les zones d’intervention du projet, notamment les femmes, les jeunes et les personnes handicapées.

«Le Pdec s’arrime également à l’Acte III de la décentralisation», dira l’adjoint au Gouverneur de Ziguinchor, chargé du développement. Sidi Guissé Diong salue la démarche intégrée inclusive du Pdec qui implique les acteurs locaux et les communautés.

Au-delà de sa situation conflictuelle depuis trois décennies, Ziguinchor partage, avec les autres régions du pays et même du monde, d’autres contraintes liées au changement climatique et aux chocs exogènes que le monde est en train de vivre.

«Le projet a l’ambition de responsabiliser les collectivités territoriales dans leur propre développement», a soutenu Abdoulaye Ndiaye, chargé de l’environnement au Pdec et représentant du coordonnateur du projet. A partir des plans de développement communaux, explique-t-il, le Pdec va travailler avec les besoins qui seront identifiés par les communautés sur une base transparente, en tenant compte des aspects de changement climatique.
Il s’agit aussi de voir comment raffermir les relations après près de quarante années de conflit.

L’autre aspect dans le cadre du Pdec est de contribuer au développement économique et social à travers l’agriculture, notamment la riziculture. «Il y a des aménagements qui seront réalisés, il y a aussi l’horticulture», indique M. Ndiaye.
Le maire de la commune de Kafountine se réjouit que les collectivités territoriales soient au cœur du dispositif du Pdec et que le projet leur permette d’entrer dans leurs missions de promouvoir les projets et programmes de développement économique locaux. «Si les collectivités locales ont un tel appui, elles pourront très vite matérialiser cette mission sur le terrain», a dit David Diatta. A l’en croire, la présence des collectivités territoriales est assez timide dans la lutte contre le changement climatique, alors que l’environnement est un domaine transféré aux collectivités territoriales. Mais avec un tel programme, espère l’élu local, cela va permettre aux collectivités territoriales d’intégrer dans leur plan de développement communal, la lutte contre le changement climatique.
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